Le préfet de l'Hérault a prononcé jeudi un nouvel arrêté interdisant deux manifestations en soutien à la Palestine prévues samedi 28 octobre. Le troisième en trois semaines, alors que la justice autorise fréquemment ces rassemblements.
Un arrêté pour deux interdictions. L'une, d'une manifestation prévue sur la place de la Comédie à 15 heures samedi, l'autre d'un rassemblement prévu devant la salle Pagezy à 20h30. La préfecture justifie cet arrêté par "des risques manifestes de troubles à l'ordre public", craignant la venue d'éléments radicaux, toujours selon les termes de l'arrêté.
📣 Face aux risques de troubles à l'ordre public, le préfet de l'#Hérault interdit deux manifestations pro-palestiniennes prévues à #Montpellier le samedi 28 octobre.
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) October 26, 2023
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🔍 Communiqué de presse ⤵️ pic.twitter.com/mmgE1vS7E9
Arrêté préfectoral cassé par la Justice à Montpellier et Perpignan
Le préfet François-Xavier Lauch avait déjà prononcé un arrêté dans des termes similaires pour la manifestation de samedi 21 octobre. Mais, suite à une saisine du tribunal administratif par l'association AFPS34, la justice avait annulé l'arrêté préfectoral.
Une suspension également décidée à Perpignan mercredi 25 octobre pour une manifestation prévue le jour même. Là aussi, la justice a pris la décision de casser l'arrêté préfectoral, après que l'association Culture et Paix a saisi le tribunal administratif en procédure de référé liberté.
La décision gravissime prise par la préfecture des Pyrénées Orientales, interdire de manifester, sa solidarité au peuple palestinien pour un accès humanitaire immédiat à la bande de Gaza et à un cessez-le-feu . C'est un jeu dangereux, et une nouvelle atteinte à la démocratie.
— Salima Baaziz (@BaazizSalima66) October 25, 2023
Des représentants de la gauche locale s'étaient offusqués de l'arrêté préfectoral, le jugeant "totalement infondé" dans un communiqué, écrivant aussi "Le recours croissant à l’interdiction [...] s’oppose au respect des libertés démocratiques les plus fondamentales. Les libertés d’opinion, d’expression et de manifestation sont précieuses ; elles doivent être préservées."
Des procédures courantes
"Rien d'inhabituel" selon le tribunal administratif de Montpellier. Le juge a estimé que les éléments faisant craindre un trouble à l'ordre public n'étaient pas réunis. "Il faut faire attention à ne pas présumer à l'avance ce qui va être dit ou fait lors d'un rassemblement", rappelle le tribunal. Ce dernier n'a cette fois pas été saisi pour les manifestations de ce week-end.