Avec la hausse des températures, ils sont de plus en plus nombreux. Les "faux printemps" menacent les arbres fruitiers de la région.
26 °C à Perpignan, 22,1 °C à Montpellier, 21 °C à Nîmes. Les températures élevées de ces derniers jours ont de quoi inquiéter les agriculteurs. Elles pourraient menacer les arbres fruitiers. Si en février il faudra surveiller le Poitou, les régions les plus concernées actuellement sont le sud et le Languedoc.
"C'est devenu une norme"
Ce que nous vivons, c'est "un faux printemps". "Une période douce d'hiver qui réveille les bourgeons plus tôt que prévu dans l'année. Toutes ces périodes sont à craindre", explique Serge Zaka, docteur en agro-météorologie. Les "faux printemps" arrivent de plus en plus souvent. "Avant, on en avait tous les 10 ans. Maintenant, c'est tous les ans. C'est devenu une norme", continue Serge Zaka.
Hier, dans la moitié sud du pays, douceur remarquable pour un mois de janvier avec des records autour de la Méditerranée.⬇️
— Météo-France (@meteofrance) January 25, 2024
Les conditions anticycloniques sont bien ancrées, les températures prévues restent durablement au-dessus des normales de saison jusqu’à fin janvier. pic.twitter.com/cgoHqgSJO7
Certaines années, cette douceur se produisait en février ou en mars, provoquant des floraisons avancées pour les pêchers ou les cerisiers tardifs. En janvier, ce sont les amandiers et abricotiers qui sont davantage en danger. "Ce ne sont pas les mêmes arbres concernés, mais le principe est le même : l'avancée des bourgeons".
La crainte d'une période de gel en mars ou avril
Mais ce qui inquiète également les agriculteurs, ce sont les possibles périodes de gel qui pourraient arriver courant mars ou même avril. "Tant mieux pour les arbres, s'il n'y a pas de gel, il y aura moins de dégâts, mais ça ne veut pas dire que ce sera pareil les autres années. Ça fait quatre ans de suite qu’on a du gel agricole", rappelle Serge Zaka.
En avril 2021, les vignobles du Languedoc avaient été fortement touchés par le gel agricole avec des températures allant de -2°C à -3°C alors que la floraison avait déjà commencé à cause des températures élevées du début d'année. Pour éviter cela, les viticulteurs utilisent la technique de la bougie anti-gel. "Là, la douceur va continuer pendant deux semaines. Il y a encore des risques de gel en mars, ça va être à surveiller", conclut l'agro-météorologue.