Le salon Millésime Bio s’est ouvert le 28 janvier au parc des exposition de Montpellier. Ce rendez-vous international qui réunit plus d’un millier d’exposants illustre bien la forte évolution du marché du vin biologique.
Une boisson anisée, issue de graines de fenouil, au salon Millésime Bio ? C’est la nouveauté de cette édition 2019, organisée du 28 au 30 janvier à Montpellier : le salon fait une petite place aux autres liquides alcoolisés. Ils restent toutefois noyés au milieu de centaines de vins venus du monde entier, témoins de l'engouement pour le vin biologique.
Organisé par Sud Vin Bio, ce rendez-vous mondial des vins certifiés « agriculture biologique » réunit cette année 1100 exposants et 22 pays. Viviane Thibaut, grossiste, est présente dés le premier jour : "On a une concentration de producteurs qui est très intéressante, qui permet de toucher à toutes les régions et toutes les gammes. C’est incontournable aujourd’hui quand on vend du vin bio." Incontournable aussi pour les vignerons locaux, puisque l'Occitanie est la première région française productrice de vin bio, et représente 7% du vignoble bio mondial.
40% de l'offre en vin bio français est proposé sur ces tables, et la France est un des premiers producteurs bio dans le monde. L'année 2018 a toutefois été compliquée, puisque le millésime a beaucoup souffert de la pluie. Négociant, Jacques Frélin n'a pu que constater les difficultés rencontrées par le secteur en 2018 : "La demande est en forte hausse, l’offre est plutôt faible du fait des petits rendements, de la récolte difficile, donc il y a un vrai déséquilibre cette année, en tout cas pour les vins du Sud de la France."Il y a eu un vrai déséquilibre cette année [...] du fait des petits rendements
Doublement de la consommation de vin biologique
Ces difficultés conjoncturelles, liées à la météo, ne doivent pas faire oublier le véritable défi auquel vont être confrontés les producteurs dans les années à venir : l'augmentation considérable de la demande. Le président du salon, Patrick Guiraud, le sait bien : "Les projections que l’on a pour les cinq prochaines années, c’est une augmentation de 14% par an, ce qui montre un doublement de la consommation française en vin biologique. Effectivement, cela veut dire qu’il faut que nous, derrière, les producteurs, on puisse doubler nos productions, ce qui est un challenge."Cette forte augmentation a de quoi impressionner, mais elle doit être mise en perspective. Les surfaces certifiées bios ou en conversion ne représentent toujours que près de 10% du vignoble français.