Au cours de la manifestation des gilets jaunes du 12 janvier, à Montpellier, des policiers de la brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont utilisé des fusils à pompes Kel-Tec KSG avec des munitions en plastique.
Au cours du neuvième samedi de mobilisation des gilets jaunes, le 12 janvier, Montpellier a de nouveau été le théâtre d’échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre. Aux traditionnels flashballs et grenades lacrymogènes des forces de l’ordre se sont ajouté des armes inédites. Suite à la diffusion de photos par le site militant Montpellier Poing Info, Mediapart a pu confirmer que deux fusils à pompe Kel-Tec KSG ont été employés avec des munitions en plastique par des policiers de la brigade de recherche et d’intervention (BRI).
La BRI appelée en renfort
Les agents de la BRI ne sont pas des experts des manifestations, mais de la lutte contre le grand banditisme et le terrorisme. Le samedi 12 janvier, ils ont tout de même été appelés en renfort de leurs collègues spécialistes du maintien de l’ordre, comme l'ont été d’autres unités spéciales depuis le début de la mobilisation des gilets jaunes. Les fusils à pompe KSG, de la marque américaine Kel-Tec, font partie de l’arsenal dont dispose la BRI de Montpellier. Contacté par Mediapart, le service d’information et de communication de la police nationale confirme que deux fusils KSG ont été utilisés pour réaliser une vingtaine de tirs, lors de violences contre les policiers.
Si les munitions employées, de calibre 12, sont bien plus petites que les balles en caoutchouc de flashball, elles sont également en théorie non-létales. La direction centrale de la police judiciaire souhaite toutefois que cette arme ne soit plus utilisée dans le cadre des manifestations des gliets jaunes, car jugée trop impressionnante et susceptible d’être confondue avec une arme à balles réelles. Pour sa part, l’inspection générale de la police nationale (IGPN) a été chargée d’évaluer les conditions d’usage de cette arme, pour préparer le nouveau schéma national de l’ordre public souhaité par le Premier ministre, Edouard Philippe.