La colère couve dans les universités car le gouvernement envisage de demander aux étudiants étrangers extra-européens de payer des droits d'inscriptions 16 fois supérieurs à ceux actuels. Un projet jugé injuste notamment à l'égard des Africains et des Sud Américains. Le point à Montpellier.
A Montpellier comme dans d'autres universités françaises, la colère gronde. Une assemblée générale avait lieu ce 6 décembre 2018 à la faculté de Droit et Sciences Economiques, contre un projet de loi gouvernemental appelé "Bienvenue en France" pourrait bientôt faire augmenter de 16 fois le montant actuel des droits d'inscription pour les étudiants étrangers extra-européens.
Les étudiants crient à l'injustice
Une mesure jugée injuste, notamment à l'égard des étudiants venus de pays d'Afrique et d'Amérique du sud. Nous avons rencontré quelques-uns d'entre eux dans deux universités montpelliéraines.
Brèche dans le principe de l'université pour tous
Najwa El Amriche est en 3ème année de Licence de psychologie à la faculté de Lettres Paul Valéry. Parce qu'elle vient du Maroc, un pays non européen, ses frais d'inscriptions vont augmenter de manière vertigineuse. Les étudiants originaires de pays se trouvant en dehors de l'Union Européenne, comme le Maroc ou encore la Suisse ou le Canada, devront donc s'acquitter de 2.770 euros annuels en Licence et de 3.770 euros en Master et Doctorat. Pour pouvoir poursuivre ses études en France, Najwa El Amriche va donc devoir chercher un travail à mi-temps. Aujourd'hui, elle évoque une brèche dans l'accès à l'université pour tous :
Le slogan de la France c'était "l'éducation et la santé pour tous". Mais on voit très bien que ça change et que cette mesure va peut-être être généralisée à tous les étudiants français à l'avenir. Cela fait mal au cœur !
Une mesure jugée discriminatoire
Naïny Kourouma, lui, est d'origine guinéenne. Il y a 4 ans, il a choisi de venir étudier à Montpellier. Désormais est inscrit en Master 2 Sciences et Numérique de la Santé, il travaille parfois jusqu'à une heure du matin dns la restauration, en plus de sa journée de cours, car il autofinance ses études. Selon lui, l'augmentation des frais d'inscription va contraindre de nombreux étudiants étrangers à renoncer à étudier en France. Il estime que cette mesure discriminatoire :
J'ai l'impression qu'on veut me dire de rentrer chez moi : je ne suis pas riche, donc je ne suis pas le bienvenu !
Constitution d'un groupe contre la réforme
Les étudiants extra-européens de Montpellier ont décidé de constituer un groupe pour s'opposer aux mesures gouvernementales. Voici le reportage de Jean-Michel Escafre et Serge Djian :