Montpellier : Michaël Delafosse impose aux associations de signer une charte de la laïcité pour obtenir des subventions

Le maire de Montpellier Michaël Delafosse durcit les conditions d’attribution des subventions de la ville et la métropole aux associations. Elles devront dorénavant signer "une charte de la laïcité" pour en bénéficier. C'est la première ville française à appliquer cette mesure.

A quelques semaines de la présentation de la future loi sur le séparatisme, le maire de Montpellier, Michaël Delafosse a pris une mesure pour rappeler les principes de la laïcité. Désormais, pour obtenir une subvention de la ville de Montpellier ou de la Métropole, les associations devront s'engager à les respecter.

Pour cela, le maire de Montpellier a rédigé une charte, inspirée fortement de la charte rédigée par le Secrétariat d’Etat chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes, Adrien Taquet.

Réaffirmer la laïcité

Au total, 7 articles y figurent, ils tournent autour de deux grands principes : l'égalité entre les femmes et les hommes, mais aussi la liberté de conscience. 
  • La laïcité contribue à l’égalité entre les femmes et les hommes et à la dignité des personnes.
  • La laïcité est le socle de la citoyenneté.
  • La laïcité garantit la liberté de conscience.
  • La laïcité contribue à la fraternité.
  • La laïcité garantit le libre arbitre.
  • La laïcité contribue à l’égal accès aux services et équipements publics.
  • Les associations subventionnées participent à la promotion de la laïcité.
Avant chaque versement d'une subvention de la ville de Montpellier ou de la Métropole, un représentant de l'association devra signer cette charte qui l'engage à respecter ces principes. Les associations qui ne les respecteraient pas pourront voir leurs subventions suspendues. 

Une mesure que Michaël Delafosse souhaite faire appliquer à toutes les associations : sportives, humanitaires, de loisir ou encore culturelles.

Si on ne réaffirme pas la laïcité comme principe hérité, c’est le communautarisme, on assiste à des dérives, des choses qui participent à déstabiliser l’édifice républicain.

Michaël Delafosse, maire de Montpellier

Stigmatisation de certaines associations ? 

Les objectifs de cette charte : clarifier dans un premier temps les principes de la laïcité, mais également rassurer le public qui pourrait s’inquiéter du financement d’associations communautaristes. "Tout texte officiel concernant la laïcité doit être pensé et destiné à l'ensemble des appareils religieux. La très grande majorité des croyants français se conforme aux lois de la République, mais il y a des dérives et ces dérives, il faut les contenir", exprime Gérard Delfau, ancien sénateur de l'Hérault et auteur de nombreux ouvrages et articles sur la laïcité. 

Certaines associations craignent que cette charte conduise à une stigmatisation. Gérard Delfau poursuit, "parmi ces personnes qui peuvent avoir l'intention d'enfreindre ces règles, il y a en effet, ceux et celles qui se réfèrent à l'islam politique. Il faut prendre les moyens de les empêcher d'aller dans ce sens-là. D'autant plus qu'en ce moment, le procès contre les attentats de Charlie Hebdo qui se tient. Il y a eu des morts par fanatisme religieux. Il faut traiter ça, mais il faut le faire en disant que c'est en aucun cas une volonté de discriminer, mais plutôt que tout le monde doit être à égalité". 

Ne pas discriminer à travers ces nouvelles mesures, c'est aussi la volonté du gouvernement qui s'attache à le rappeler à l'approche de la présentation de la nouvelle loi sur le séparatisme. Elle ne concerne "pas que l'islam radical", qui reste la "principale menace" actuellement en France, mais aussi le "suprémacisme blanc" et les "dérives sectaires", a expliqué la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa.
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