"Aujourd'hui, je vais arrêter les frais. Il est hors de question que je paie pour tous ceux qui se planquent ou mentent en permanence." Philippe Saurel, maire de Montpellier, est furieux contre Philippe Pépy, le président de la SNCF qui a critiqué le construction de la nouvelle gare la Mogère.
Vendredi sur RMC, Guillaume Pépy, président de la SNCF, doute de l'intérêt de la construction de la nouvelle gare Montpellier Sud de France: "S'il fallait reprendre cette décision, il faudrait vraiment y regarder à deux fois, trois fois, dix fois. Cette décision a été prise par l'Etat."
S'il fallait reprendre cette décision, il faudrait vraiment y regarder à deux fois, trois fois, dix fois
Et il rajoute: "Vu de moi, la création de nouvelle ligne TGV n'est pas la priorité. La priorité, ce sont les trains du quotidien"
"Je vais arrêter l'hémorragie." Philippe Saurel ne décolère pas. En conférence de presse ce matin, le maire de Montpellier a tenu à revenir sur l'historique de la nouvelle gare de la Mogère. "Il y a d'abord l'accord de Madrid en 1995 entre l'Etat français et l'Etat espagnol qui valide le projet de ligne nouvelle.
« J’ai avec moi le bilan du débat public qui date de 2009 sur la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan où il est considéré comme essentiel le maillon Nîmes-Montpellier » #GareMSDF #DirectMTP @Saurel_P
— Presse Montpellier (@PresseMTP) 23 septembre 2018
La déclaration d'utilité publique date de 2005, un grand débat public a eu lieu en 2009 qui valide la construction des gares de la Mogère et Manduel."
Je vais arrêter l'hémorragie
Philippe Saurel insiste: Le contrat a été signé en 2012 à l'initiative de l'Etat. Il a été signé par le Premier ministre de l'époque, François Fillon, le ministre des transports, Philippe Mariani, le représentant de Réseaux ferrés de France et les collectivités locales. Que monsieur Pépy ne dise pas qu'il n'était pas au courant."
Que monsieur Pépy ne dise pas qu'il n'était pas au courant
"En 2014, j'avais demandé le report de la construction de la gare Montpellier sud de France d'un an pour être en phase avec celle de Manduel. Réponse de RFF: refus !"
"Moi, le premier, je ne voulais pas de gare fantôme. Aujourd'hui, il n'y a que quatre trains par jours avec deux OUIGO qui déversent les usagers en même temps (ils seront espacés à partir de décembre). On nous en annonce une vingtaine en 2020 mais il en faudra plus. C'est la SNCF qui décide des trains. Cette gare est un équipement pour les 100 ans à venir, au regard du développement démographique de notre territoire, il faut l'utiliser au maximum de son rendement."
.@Saurel_P : pour améliorer les conditions d'accès, de #circulation et de #stationnement pour les usagers " Passage du pont existant à 2 X 1 voie, dépose minute plus parking nord, pole d'échange multimodal, création d'un mail sud, ouverte de la route du mail nord " ! pic.twitter.com/PFhJksFMT5
— Réda BERRADA (@berradareda62) 23 septembre 2018
Tramway pour 2021
L'accessibilité est l'autre point noir de la nouvelle gare. "Nous avons demandé l'ouverture d'un second dépose-minute au nord de la gare, accès jusqu'ici fermé. Le passage du pont existant va passer à 2x1 voie." Quant au tramway, il est toujours annoncé pour 2021.
Le contournement Nîmes-Montpellier est un cul de sac
"Le problème aujourd'hui, comme le dit mon ami Yvan Lachaud (NDLR: Président de Nîmes Métropole), c'est que le contournement Nîmes-Montpellier, dont le maître d'ouvrage est SNCF Réseaux, est un cul de sac parce qu'il n'y a pas de ligne nouvelle vers Perpignan. Je suis sûr que Guillaume Pepy n’a jamais été favorable à la LGV Montpellier-Perpignan pour éviter la concurrence avec les entreprises étrangères car cette nouvelle ligne va ouvrir de nouveaux créneaux ferroviaires."
Il est hors de question que je paie pour tout ceux qui se planquent ou mentent en permanence
"Pleurer, se lamenter, instrumentaliser la vérité et faire porter le chapeau au maire. Non, il est hors de question que je paie pour tous ceux qui se planquent ou mentent en permanence," assure Philippe Saurel. "La SNCF est totalement liée au projet. faire retomber ça sur les collectivités locales, ce n'est pas très honnête."
Selon le maire de Montpellier, Guillaume Pépy lui aurait envoyé un SMS avant la conférence de presse pour lui dire qu'il était à sa disposition. La discussion s'annonce houleuse.