Montpellier : le squat de la Croix-Verte évacué ce matin, des dizaines de personnes à la rue en pleine crise sanitaire

100 à 200 résidents du squat de la Croix-Verte, dans l'ancien centre de vaccination Bouisson Bertrand du quartier Euromédecine à Montpellier, ont été évacués ce lundi matin. Parmi eux, de nombreux demandeurs d'asile. Un rassemblement est annoncé à 17 heures devant la préfecture de l'Hérault.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

La préfecture de l'Hérault confirme que l'évacuation du squat de la Croix-Verte, dans le quartier Euromédecine à Montpellier, est bien intervenue ce lundi 31 août au matin. Le lieu abritait près de 250 personnes, dont de nombreux demandeurs d'asile, selon les associations qui leur venaient en aide. Des chiffres que conteste la préfecture.

Demandeurs d'asile

Certains réfugiés en situation irrégulière auraient été interpellés selon Sophie Mazas, présidente de la Ligue des Droits de l'Homme du département. Une action que l'avocate montpelliéraine dénonce :

C'est anormal quand on sait qu'une partie de ces gens sont sous le coup de la procédure de Dublin [accords européens selon lesquels toute demande d'asile doit se faire dans le pays d'arrivée, les demandeurs devant y être reconduits, NDLR]. Ils n'ont pas été expulsés pour différentes contraintes, notamment la fermeture des frontières liée au coronavirus et ont donc fait leur demande en France. Et la préfecture les met dehors sans aucun des moyens normalement alloués aux demandeurs d'asile, qui sont à sa charge !

Sophie Mazas, avocate et présidente de la Ligue des Droits de l'Homme de l'Hérault

Dans un communiqué, la préfecture de l'Hérault nuance ces affirmations. Selon elle seules 90 personnes occupaient les lieux, "en grande majorité de sexe masculin". 10 personnes en situation irrégulière ont été "prises en charge" par la police aux frontières :

Il ressort de l’évacuation réalisée que le squat était très majoritairement occupé par des hommes seuls. Les deux familles recensées se sont vues proposer une solution d’hébergement et une évaluation de leur situation administrative et sociale. Le SIAO (Service Intégré d’Accueil et d’Orientation) a par ailleurs été mobilisé pour des relogements prioritaires.

Communiqué de la préfecture de l'Hérault

Expulsables depuis le 10 juillet

Depuis le 10 juillet, date de la fin de l'état d'urgence sanitaire, les résidents du squat situé dans les anciens locaux du centre de vaccination Bouisson Bertrand étaient expulsables. Mais en raison des risques sanitaires liés à l'épidémie de Covid-19, l'Etat avait promis qu'aucune expulsion n'aurait lieu sans solution de relogement.

Rassemblement à 17 heures

C'est pour réclamer que cette promesse soit tenue qu'un rassemblement de soutien est annoncé pour ce lundi à 17 heures devant la préfecture, à l'appel de l'association Solidarité Partagée, qui intervenait sur le squat pour venir en aide aux résidents.

Jardin bio et sanitaires

L'association avait notamment créé, sur un hectare de terrain adjacent au squat, un potager bio cultivé par les occupants du lieu. La fondation Abbé Pierre, le Secours populaire et le Secours catholique avaient financé des douches et des toilettes afin d'assurer la sécurité sanitaire pendant la crise du coronavirus. 

L’Institut Bouisson Bertrand (fondation de la faculté de médecine de Montpellier), propriétaire des lieux, souhaite y réaliser des travaux en vue d'y implanter un lieu d’hébergement pour les familles de malades, et d’hospitalisation de jour.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information