Entre le 6 et le 7 octobre 2014, des inondations avaient placé la commune de Juvignac sous plus de deux mètres d'eau. Une terrible expérience qui a tout de même permis, neuf ans plus tard, de pallier le manque criant de protection contre les inondations dans l'ouest et le nord de l'agglomération de Montpellier.
Alors que la sécheresse des terres se fait de plus en plus persistante dans le Languedoc-Roussillon, aujourd'hui, rien ne laisserait suggérer qu'il y a presque dix ans, des inondations records avaient plongé le Juvignac sous plus de deux mètres d'eau.
✂️ 🇫🇷 Inauguration
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) November 9, 2023
Frédéric Poisot, secrétaire général de la préfecture de l’#Hérault, a inauguré la nouvelle digue de protection contre les #inondations du quartier de la plaine à Juvignac. pic.twitter.com/yiI74xcm1c
Un traumatisme vite essuyé
Dans la nuit du 6 au 7 octobre 2014, des trombes de pluies s'abattent soudainement sur la commune de Grabels et sur le quartier de la Plaine à Juvignac, faisant sortir la Mosson de son lit. Les habitants, surpris et terrifiés, ont parfois dû attendre plusieurs mois avant de pouvoir regagner leur domicile, abîmés par les flots.
Le traumatisme, on l'a eu au départ, parce qu'on n'a pas compris ce qu'il se passait.
Pierre Loubet, président de l'association "Ras les oreilles"
Une centaine de maisons de la partie basse de Juvignac ont particulièrement souffert cette nuit-là. Un épisode dont se souviennent encore les habitants de la commune, qui ont tout de même réussi à faire leur deuil : "le traumatisme, on l'a eu au départ, parce qu'on n'a pas compris ce qu'il se passait", souligne Pierre Loubet, président de l'association "Ras les oreilles" à Juvignac. "Quand on a identifié les problèmes, liés à l'entretien des rivières et à l'imperméabilisation des sols, on a cherché les solutions."
Double précaution
La solution que mentionne Pierre Loubet a été apportée par la métropole de Montpellier et le syndicat du bassin du Lez - le Syble - sous la forme d'une digue en pierres de 400 mètres. Construite en aval du quartier de la Plaine, en cas de nouvel épisode d'inondations, la digue empêchera le cours d'eau de s'infiltrer entre les zones urbanisées et de créer un "effet entonnoir".
En plus de la nouvelle digue et du bassin de rétention construit en parallèle, "le Syble organise la gestion du cours d'eau de la Mosson toute l'année, pour enlever les branches, les arbres morts...", indique le maire de Juvignac Jean-Luc Savy. "Ils donnent assez de latéralités au cours d'eau pour qu'il se propage naturellement dans son milieu et évite de déborder." Une double précaution qui devrait garantir une immunité aux habitants face aux inondations.
Deux autres projets de digue en cours
C'est avec soulagement et baume au cœur que Métropole, État et Région ont inauguré ce nouvel équipement à 1,4 million d'euros le jeudi 9 novembre 2023. Des opérations qui devraient se répéter très prochainement, puisqu'un deuxième projet a été entamé à Grabels.
#Conseil3M
— Montpellier3m (@Montpellier3m) October 4, 2022
1/2 📝 A la suite de l’enquête publique des aménagements de protection contre les inondations de la Mosson à Juvignac, la Métropole aménage une digue en remblais en bordure des zones habitées du quartier de la Plaine💦 pic.twitter.com/m804OgzfEn
Des travaux d'envergure que les autorités locales ont décidé d'accélérer : les parties ouest et nord de l'agglomération de Montpellier sont très en retard sur la protection des risques d'inondations par rapport au sud de la ville. "La métropole de Montpellier est exposée aux risques, l'épisode cévenol peut s'avérer très dangereux et pendant très longtemps on s'est occupé du Lez où le risque est aujourd'hui maîtrisé", déclare Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de l'agglomération.
La métropole de Montpellier est exposée aux risques, l'épisode cévenol peut s'avérer très dangereux et pendant très longtemps on s'est occupé du Lez.
Michaël Delafosse, maire et président de la métropole de Montpellier
Prochaine étape pour la métropole : un troisième projet de digue qui devrait voir le jour sur le secteur de la Valsière en mars 2024 grâce à un budget de 2,4 millions d'euros, financé en grande partie par la taxe GEMAPI. "Enfin un impôt dont on voit l'utilité", achève finalement Pierre Loubet.