Le projet de loi "train express régional" a été discuté à l'Assemblée nationale, ce vendredi 16 juin 2023 : 10 milliards d'euros pour doter 10 villes d'un RER. Montpellier est encore en lice mais la métropole opte pour une autre stratégie de développement de transports. Le député de l'Hérault Sébastien Rome réagit.
"Montpellier n'est clairement pas dans le viseur du gouvernement", a réagi le député LFI-Nupes de l'Hérault, Sébastien Rome. Montpellier semble mal désservie par le projet de loi "train express régional" du gouvernement.
Un projet qui, dans les dix années à venir, devrait doter une dizaine de métropoles de réseaux ferroviaires développés entre les zones urbaines et périurbaines.
Une métropole sans "étoile ferroviaire"
Montpellier n'aura à priori pas sa bonne étoile, ferroviaire. Ce réseau de lignes de trains est pour l'instant réservé à Paris avec ses RER et sera instauré dans dix autres métropoles telles que Lille, Bordeaux, Nantes et Toulouse où les projets sont déjà en cours de réflexion.
Une sélection de villes qui fait réagir Sébastien Rome, le député LFI-Nupes de la 4e circonscription de l'Hérault.
L'idée d'une étoile ferroviaire aurait dû être la priorité absolue de ces responsables politiques, cette dernière étant la solution la plus efficace pour désengorger la capitale héraultaise complètement saturée.
Sébastien Rome, député LFI-Nupes de l'Hérault
Pour l'élu, les actions politiques de Montpellier ne reflètent pas l'envie de développer une potentielle étoile ferroviaire : "En septembre dernier, Michaël Delafosse a fait enlever les rails de l'ancienne ligne qui va jusqu'à Paulhan, ce n'est pas un bon signal ! Alors on se retrouve dans une situation, comme moi à une heure du matin hier soir, avec des embouteillages et des voies d'entrées et de sorties de la ville réduites."
Une étoile "multimodale"
Au-delà d'une décision politique, la géographie de Montpellier, implantée sur le littoral, ne favoriserait pas le développement de ce type de réseau ferroviaire express d'après la métropole.
Montpellier a une particularité : nous n'avons pas d'étoile ferroviaire, nous ne développons pas les mobilités douces mais un système multimodal avec deux branches ferroviaires vers Nîmes et Sète ainsi que des branches routières.
Julie Frêche, vice-présidente de la métropole de Montpellier déléguée aux Transports
Autre raison de ne pas développer les voies ferroviaires selon la métropole : le coût. "Aujourd'hui, pour rénover le rail, il faut compter entre 80 et 100 millions d'euros pour un kilomètre", précise Julie Frêche. Alors Montpellier mise sur une optimisation du réseau existant en l'associant à d'autres modes de transports : le vélo, le tram, les cars.
Pour l'été, un système de prêt de vélo est même mis en place par la TAM. Un système modal cette fois-ci adapté au littoral : il mène tout droit vers la plage.
Penser la mobilité
Si Montpellier souhaite aussi voir son réseau de transport ferroviaire périurbain se déployer, un solide dossier devra être constitué pour ne pas être écartée des 10 villes du projet de RER. Le député Sébastien Rome programme d'aller rencontrer les acteurs de terrain pour convaincre.
Je vais proposer aux présidents des communautés de communes de l'ère de Montpellier de s'engager sur un syndicat mixte de la mobilité. On ne peut pas réfléchir à notre territoire sans réfléchir à la mobilité.
Sébastien Rome, député LFI-Nupes Hérault
Montpellier a connu une croissance démographique importante. Ces six dernières années, 14 000 personnes se sont installées annuellement dans l'Hérault, dont 7 300 dans la métropole de Montpellier.
Face à cet afflux de population, penser la mobilité est alors primordial pour Sébastien Rome. "Le report modal est un enjeu économique et écologique : plus les gens prennent le train, moins de voitures circuleront. Et Montpellier est attractive pour les communes autour avec des services qui n'existent que là-bas !"
Pour savoir si les habitants pourront circuler en RER dans les années à venir à Montpellier et alentour, il faudra patienter. La désignation finale des dix villes choisies pour le projet "train express régional" sera connue à l'automne.