Le parquet avait requis huit mois de prison avec sursis contre les quatre jeunes gens jugés pour avoir entonné ce chant insultant la mémoire d'une policière qui s'était suicidée dans le commissariat de Montpellier.
Le chant avait indigné les réseaux sociaux. "Elle est où la capitaine, pan, pan, un flic suicidé est à moitié pardonné!" Accusés d'avoir tenus ces propos devant le tribunal, lors d'un rassemblement de soutien aux gilets jaunes le 29 avril dernier, quatre jeunes étaient jugés ce jeudi 27 juin à Montpellier pour outrage en réunion.
Devant le tribunal
Ce chant faisait référence au suicide d'une capitaine de police, qui avait mis fin à ses jours le 18 avril dernier, au commissariat de Montpellier. Il aurait été chanté par les prévenus devant le tribunal de grande instance, lors du procès d'un gilet jaune condamné à trois ans de prison ferme pour dégradations lors des manifestations.Le délibéré a été rendu ce jeudi : les quatre prévenus sont reconnus coupables et condamnés à trois mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende à verser aux parties civiles.
Décevant
Un jugement qui déçoit les policiers.C'est une peine insuffisante, trop peu sévère, vu la gravité des faits, de l'insulte faite à la policière et à sa famille
"C'est une peine insuffisante, trop peu sévère, vu la gravité des faits, de l'insulte faite à la policière et à sa famille, s'indigne Yann Bastière, pour le syndicat de police Unité SGP FO. Nous nous félicitons cependant que la parole des policiers ait pu faire preuve dans la motivation du jugement".
Même déception du côté du syndicat de police Alliance qui s'était porté partie civile. Les 500 euros de dommages et intérêts obtenus seront reversés à la famille de la capitaine de police indique le syndicat. S'il se félicite de la condamnation, il regrette toutefois que "la peine appliquée à Paris pour les mêmes faits, à savoir huit mois de prison n'ait pas été appliquée aux Montpelliérains", souligne Ghislain Marty, du syndicat de police Alliance 34.
8 mois de prison avec sursis requis
Lors de leur interpellation, et également lors du procès, certains des prévenus avaient demandé à faire valoir leur droit au silence "au vu du contexte policier". Un silence "consternant" pour l'un des avocats de la partie civile, Me Bruno Leygue.La défense déçue
A l'audience, aucun n'avait reconnu avoir entonné ce chant injurieux envers la mémoire de la policière décédée. Leurs avocats avaient plaidé la relaxe."Le jugement rendu est décevant. Je pense que nous avions démontré que l'accusation manquait de preuves", soulignent Antony Chabert, Alain Ottan et Florence Rosé en défense.Nous avions démontré que l'accusation manquait de preuves
Il ne savent pas encore s'ils feront appel.