"Personne ne devrait mourir à cet âge-là" : marche blanche dimanche à Montpellier en hommage à Anis, 15 ans, poignardé à mort

L'adolescent a été tué de plusieurs coups de couteau à Montpellier dans la nuit du 20 au 21 novembre alors qu'il était à un arrêt de tram. Sa famille, encore sous le choc de sa disparition, espère rassembler un maximum de personnes pour une marche blanche prévue ce dimanche.

Anis avait 15 ans. C'était un fils, un frère, un cousin, un camarade de classe, un copain de foot. Et surtout, "c'était un gentil garçon", affirme Mohamed, son cousin germain. Samedi soir, Mohamed, qui vit au Bosc près de Montpellier, reçoit un appel. Au bout du fil : un ami de Anis qui lui explique que l'adolescent a perdu connaissance et qu'il vient d'être attaqué au couteau. Mohamed et son père prennent immédiatement la route direction Montpellier. "On ne voulait pas y croire, on n'avait aucune information. On nous a juste dit qu'il était blessé au bras, puis au cœur. On avait très peur", confie le jeune homme de 20 ans.

À leur arrivée à Montpellier, ils se rendent directement au CHU Lapeyronie, guidés par les indications de proches. Les heures passent, l'inquiétude persiste. "Toute la famille se donne rendez-vous à l'hôpital", indique Mohamed. Aux alentours de 3h du matin, les médecins annoncent que l'état de santé de Anis est très préoccupant. Quelques heures plus tard, en début de matinée, le décès de l'adolescent est prononcé. "Il ne s’est jamais réveillé”, commente Mohamed.

“Il était heureux”

Anis a passé son enfance dans l'Hérault. Lodève, Montpellier, Béziers, Clermont l'Hérault : après le divorce de ses parents lorsqu'il est encore enfant, le petit garçon déménage fréquemment mais reste proche de ses cousins. "Il a beaucoup vécu chez nous à cette période. Il aimait beaucoup qu'on se retrouve pour jouer au foot ou à la console" raconte Mohamed, qui se souvient d'un garçon "timide et réservé", parfois "renfermé", mais qui finissait toujours par s'ouvrir aux autres au bout de quelques temps. 

Entré dans l'adolescence, Mohamed, de six ans son aîné, a vu le jeune Anis se transformer et devenir un homme. "C'était un enfant tout à fait normal. Il avait des amis, il jouait au foot, il était heureux", résume son cousin. 

"Ce n'est pas une mort banale"

Quelques heures à peine après le drame qui a coûté la vie à Anis, la famille du jeune homme décide d'organiser une marche blanche pour lui rendre hommage.  "On veut montrer l'exemple, on veut que sa mort serve à quelque chose", explique le cousin du défunt. "On veut rassembler un maximum de personnes dimanche, parce qu'on a envie que ça n'arrive plus jamais. La mort de Anis n'est pas une mort banale. Anis n'a pas pu mourir pour rien". 

Pour organiser cette marche blanche, la famille de Anis s'est tournée vers l'association Sécurité défense des citoyens installée à Montpellier. Présidée par Patricia Bessière, elle a été lancée pour lutter contre les violences urbaines. "C'est toujours très dur d'entendre qu'un jeune s'est de nouveau fait agresser. On choisi de se mobiliser, de marcher ensemble parce que ça ne peut plus continuer", déclare cette mère de famille, qui a elle-même failli perdre son fils Gibril, violemment agressé en 2019. Prévue ce dimanche à 14h, la marche partira de l'hôtel de ville de Montpellier et s'achèvera à l'arrêt de tram Garcia Lorca, celui où Anis a perdu la vie. 

Anis avait 15 ans. “Pas fan” de l’école, il venait tout juste de commencer un stage dans une entreprise de panneaux photovoltaïques basée à Saint-Aunès, près de Montpellier (Hérault). Intéressé par cette nouvelle activité, “il avait hâte de toucher son tout premier salaire” à la fin du mois, achève Mohamed. 

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