Le responsable du refuge animalier "Au secours des quatre pattes de Lunel" comparaît ce mardi 17 janvier devant le tribunal correctionnel de Montpellier. Il devra répondre d'abus de confiance, abandon volontaire des animaux, privation de nourriture et d'abreuvement, et mauvais traitements ayant entrainé la mort.
Les images sont insoutenables. Ce sont celles d'animaux décharnés ou d'autres bêtes à l'état de squelettes toujours enchaînées et attachées au mur. Des images qui ont révélé un charnier d'animaux au lieu de ce qui devait être un refuge, celui d'"Au secours des 4 pattes de Lunel".
Animaux en état de décomposition
Fin novembre 2021, ce sont ces cadavres d’animaux, chiens, chèvres, moutons qui sont découverts en état de décomposition avancée ou réduits à des ossements au refuge animalier "Au secours des 4 pattes de Lunel" par les gendarmes lors des perquisitions.
Elles font suite à une plainte déposée par une bénévole qui possédait les clefs du portail afin de nourrir les bêtes. Elle décrit l’intérieur du hangar comme « la maison de l'horreur ».
Abus de confiance et maltraitance
Marc S., l'ancien responsable du refuge animalier est jugé ce mardi 17 janvier 2023 pour maltraitance animale. Les faits qui lui sont reprochés sont l’abus de confiance, l’abandon volontaire des animaux, la privation de nourriture et d'abreuvement, le placement dans un habitat pouvant être la cause de souffrance mais aussi les mauvais traitements ayant entrainé la mort.
Submergé
Délaissés jusqu’à l’extrême, certains animaux avaient été trouvés morts alors qu’ils étaient encore attachés. La majorité d’entre eux étaient sans nourriture ni abreuvement, alors même qu’ils étaient sous la responsabilité de Marc S., responsable et fondateur de la structure. Il s'était déclaré « submergé par le travail et pris dans un tourbillon ».
"L’individu avait pourtant trouvé le temps de monter une cagnotte en ligne sur HelloAsso afin de récupérer des fonds et de « continuer à mener à bien son combat pour offrir une belle vie aux animaux », relève Claire Starozinki, président de l'Alliance Anticorrida, qui s'est portée partie civile. Après le signalement de l'association de défense des animaux du Gard, la plate-forme avait supprimé la collecte en ligne.
Double peine
Selon l’Alliance Anticorrida, qui tient ces informations du directeur de cabinet du maire de Lunel, des matériaux avaient été achetés par la municipalité en décembre 2020 et des artisans auraient été démarchés pour construire des abris pour les animaux. Un an plus tard, aucune construction n'a été réalisée.
Ce procès est celui de la double peine pour des animaux déjà maltraités une première fois. Rien ne peut excuser un traitement aussi indigne de la part d'un individu qui a, en outre, eu le front d'ouvrir une cagnotte pour " offrir une belle vie aux animaux.
Claire StarozinskiPrésidente de l’Alliance Anticorrida
Marc Sanchez va être jugé pour « sévices graves ou d’actes de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité ». Il risque trois ans d'emprisonnement et jusqu'à 45 000 euros d'amende.