La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit dans le Languedoc et le Roussillon, ce mercredi 22 mars, comme partout en France. Plusieurs actions sont menées de Nîmes à Perpignan, en passant par Montpellier et Port-La-Nouvelle. Le point sur la situation dans cet article.
A la veille de la 9e journée de manifestation nationale contre la réforme des retraites ce jeudi 23 mars 2023, plusieurs actions sont en cours en Languedoc et Roussillon, à l'appel des syndicats.
Le blocage continue au dépôt pétrolier de Port-La Nouvelle
A Port-La Nouvelle, l'action semble s'installer dans la durée. Le dépôt pétrolier est bloqué depuis maintenant six jours. Les manifestants se relaient pour empêcher les camions de venir remplir leurs cuves d'hydrocarbures. Seuls les camions d'hydrogène destinés aux hôpitaux sont autorisés à passer.
La détermination des manifestants semble intacte, selon Eric Henry, journaliste de France 3 Occitanie présent sur place. Chacun s'organise pour tenir le temps qu'il faudra. "Je suis avec mon petit sac, mon manteau, mon duvet, explique Mathieu Bastien qui dort sur place. On s’équipe, c’est pour la bonne cause. Je sais pourquoi je suis là, pourquoi je fais ça ? Ça ne me dérange pas de dormir quatre, cinq, six, dix nuits, vingt nuits. On le fera jusqu’à temps qu’ils cèdent, on ne lâchera rien."
"C’est très difficile, c’est pour ça qu’on a des relèves à 20h et 4h du matin pour essayer de faire que ce ne soit pas toujours les mêmes personnes te faire perdurer l’action dans le temps, compète Florent Coco lui aussi gréviste. Ce qui va jouer sur la durée du mouvement, ça va être la fatigue."
A 13h, les grévistes de Port-La Nouvelle se sont rassemblés devant l'intervention d'Emmanuel Macron. Le président de la République était interviewé ce mercredi par les journalistes Julian Bugier et Marie-Sphie Lacarrau. "On attend qu’il tienne compte de la situation catastrophique dans laquelle est le pays, dans laquelle le gouvernement a mis le pays, s'indigne Vincent Morgan, représentant CGT mines énergie Aude. On y croit, on se bat pour ça tous les jours et on est déterminés."
Montpellier : des manifestants bloquent la circulation des trains
Une trentaine de manifestants bloque la circulation des trains sur la ligne Nîmes - Sète depuis 9h ce mercredi matin, à l'appel de l'intersyndicale. Ils se sont introduits sur la voie ferrée, derrière le marché d'intérêt national rue Victor rouget, à Montpellier.
Les manifestants, principalement de la CGT, ont déployé une banderole pour manifester leur soutien à la mobilisation contre la réforme des retraites. Une patrouille de police s'est rendue sur les lieux, mais elle est repartie sans intervenir. A 10h30, l'opération de blocage des voies était toujours en cours, la circulation des trains toujours interrompues.
Ce qui s’est passé à l’Assemblée est une réelle provocation. Nous, on veut l’arrêt du pays assez vite. Il faut que toutes les entreprises débrayent pour qu’on ait un véritable rapport de force dans la rue.
Sabrina Guilhaud, CGT Mines Énergie 34
Parmi les personnes mobilisées se trouvent des gaziers électriciens, des retraités, des étudiants et des lycéens, a constaté Delphine Aldebert, journaliste de France 3 présente sur place. Les cheminots - qui ont interrompu la circulation des trains par sécurité - soutiennent l'action, mais ne bloquent pas cette portion de voie située à Montpellier.
Depuis quelques jours les électriciens et les cheminots mènent des actions communes dans l‘Hérault. Mardi, l’électricité a été coupée dans le quartier Saint-Roch à Montpellier. On a été appelés en renfort pour bloquer les trains pour que derrière, l’économie s’arrête, explique Sabrina Guilhaud, déléguée syndicale de la CGT. Une partie des cheminots de l'Hérault est en grève depuis le 7 mars. Objectif de la mobilisation aujourd'hui encore : bloquer l'économie du pays, expliquent les manifestants.
Opération péage gratuit à la barrière Nîmes-Ouest
À partir de 7h, près de 70 militants de l’intersyndicale ont investi les voies de la sortie Nîmes-ouest de l’A9. Les manifestants ont distribué des tracts et ont ensuite levé les barrières de péage afin de proposer un trajet gratuit aux automobilistes.
"On n’est pas là pour bloquer les travailleurs, on est là pour bloquer la réforme", explique Julien Beaumont, représentant syndical de l'UNSA. L'opération, qui s'est déroulée dans le calme, s'est achevée à 9h.
Des compteurs électriques devant la préfecture de Perpignan
Dans la matinée, des manifestants ont déversé des dizaines de compteurs électriques usagés devant la préfecture des les Pyrénées-Orientales à perpignan. Arborant des drapeaux CGT - Mines Énergie, ils ont déchargé des camionnettes quai Sadi Carnot pour réclamer le retrait de la loi sur la réforme des retraites.