La faculté de droit de Montpellier a rouvert ses postes ce mardi matin après la violente agression dont ont été victimes des étudiants dans la nuit du 22 au 23 mars. Dans le calme mais avec une forte présence policière.
Une centaine d'étudiants étaient rassemblés devant l'entrée de la faculté de droit ce mardi matin pour s'opposer à sa réouverture. "La reprise des cours dans le calme nous semble impossible, alors que tous les témoins n'ont pas été entendus, et toutes les responsabilités pas établies. La sécurité des étudiants n'est pas assurée", explique le comité de mobilisation.
La reprise des cours dans le calme nous semble impossible, alors que tous les témoins n'ont pas été entendus, et toutes les responsabilités pas établies. La sécurité des étudiants n'est pas assurée
"La réouverture de la fac n’est pas possible tant que l’ensemble des personnes impliquées dans le commando n’est pas inquiétée", souligne un étudiant, mégaphone à la main. "Nous sommes là aussi pour dénoncer le fait que la police a couvert la fuite des fachos, tandis que les agents de sécurité les ont aidés", ajoute-t-il.
Ce mardi, certains des vigiles en faction devant la fac étaient les mêmes que ceux présents le 22 mars : "Qui assure notre sécurité aujourd'hui ? La même agence que jeudi, alors qu'on sait que l'un d'eux a tasé un étudiant !" s'indigne Mathilde Kamal, doctorante à la fac.
"Ce n'est pas normal que les personnes qui ont participé activement à l'agression, ou passivement comme le personnel de l'administration, soient toujours là. Il y a un danger pour les étudiants", déclare de son côté José-Luis Torres, secrétaire départemental du syndicat Solidaires.
De nombreux étudiants ont repris le chemin des cours
Face à une forte présence policière, le rassemblement est calme dans l'ensemble, les manifestants laissent entrer les étudiants qui veulent aller en cours. Les entrées sont filtrées : chacun doit montrer sa carte.Théo, en première année de licence de droit, reprend le chemin des cours après une dizaine de jours de blocage : "On a pris du retard sur le programme, déplore-t-il. Je condamne les violences bien sûr, mais je ne comprends pas pourquoi la fac a fermé."
Même discours du côté de Bettie : "Je pensais que les choses se seraient tassées", s'étonne-t-elle en voyant le rassemblement.
Parmi les slogans scandés par les manifestants : "Pétel fasciste, police complice", "Et la sécu fait son travail, ça crève les yeux".
La tension est montée brièvement lorsqu'un enseignant-syndicaliste de l'université de Montpellier (qui n'est pas un professeur de la faculté de droit), participant au rassemblement, s'est vu refuser l'entrée du bâtiment :"Délit de faciès", dénonce-t-il. Dans la foule les esprits se sont échauffés à ce moment-là : "Mettez une cagoule, ils vous laisseront entrer !"