Une marche blanche a eu lieu ce samedi 4 juillet dans le quartier de la Mosson à Montpellier pour dénoncer le retour des violences par armes à feu après la mort récente de plusieurs jeunes, notamment d'Ahmed, 21 ans, le 25 février dernier à la Paillade, et d'Elias, le 22 juin, à Saint-Martin.
Une marche blanche a été organisée ce samedi 4 juillet à Montpellier au départ de la Maison pour tous Georges-Brassens, aux Hauts-de-Massane, pour contester le retour de la violence après la mort de plusieurs jeunes cette année. Elle s'est terminée devant le centre commercial Saint-Paul, à la Paillade, à l’endroit où Ahmed, 21 ans, a été tué par balles, le 25 février dernier.
La manifestation organisée par la famille de la victime a été rejointe par celle d'un autre jeune tué à Montpellier, le 22 juin dernier. Elias, 21 ans, a également été tué par balle dans le quartier Saint-Martin.
"Je suis là pour soutenir les familles qui ont perdu un proche dans le cadre de ce mouvement calme, qui se fait dans le respect des familles endeuillées", explique Fathia Farès, infirmière et formatrice du quartier, proche de la famille d'Ahmed. "Nous sommes tous touchés, hier c’était ces jeunes-là, aujourd’hui ça peut être l’un d’entre nous, nos parents, nos frères, nos cousins, nos amis. On en a assez de cette violence qui ne cesse d’engrainer les quartiers", poursuit-elle.
"Stop à la violence, stop aux armes"
Le message porté par les proches des familles présentes est plus large et s'adresse à tous ceux qui ont souffert de drames qui ont lieu dans le département : "Stop à cette violence. Stop aux trafics. Stop à l'usage des armes." disent les pancartes, "Que justice soit faite!", lit-on sur les t-shirts. "On est contre la violence et on est solidaires avec les familles", explique Thami Essaylat, boucher du quartier Saint-Paul, qui a baissé le rideau pour l'occasion. "On a entendu que c’est arrivé à Saint-Martin, à Sète… ça pourrait être mon enfant, mais c’est l’enfant d’un autre."
Le 24 avril dernier, Ayoub, un Sétois de 25 ans, a lui aussi été abattu dans sa voiture, dans le quartier de l’Île de Thau.
Ils souhaitent une police de proximité
Parmi les pistes évoquées par certains marcheurs contre la violence ; plus d'éducation et de lutte contre le chômage et les discriminations à l'embauche, des initiatives pour plus de "vivre-ensemble", et plus de sécurité. "Je pense sincèrement que ce qui serait bien, ça serait de réintroduire une police de proximité", propose Hicham Boumaaz, un manifestant dont le beau-frère est décédé en décembre 2017 d’une balle dans la gorge. "C’est quelque chose qu’on nous a enlevé, et ça nous manque énormément dans les quartiers. Je me souviens qu’à l’époque il y avait un dialogue, aujourd’hui on voit bien que dans les quartiers il n’y a plus de dialogue, c’est la guerre. Nous on ne veut plus de ça."
La famille d'Ahmed attend aussi plus de réponses sur le drame qu'ils ont vécu alors qu'aucun suspect n'a été pour l'instant écroué. La police parle d'un règlement de comptes sur fond de trafic de drogue, ce que refusent de croire ses proches.