Jusque-là tolérés en dehors des heures de pointe, les vélos n'auront bientôt plus le droit de rentrer dans les rames des trams de Montpellier. Une nouveauté unique en France annoncée par la métropole comme "une phase d'observation de 6 mois" et justifiée par une hausse de la fréquentation due à la gratuité.
Cette décision d'interdire les vélos dans les tramways de Montpellier à partir du 21 décembre est une surprise. Personne n'en avait entendu parler auparavant.
La métropole souligne que le règlement de la TAM va être changé en ce sens et que les cyclistes contrôlés avec leur vélo dans un tram seront passibles d'une amende de 50€ pour incivilité. Les trottinettes et les vélos pliables sont eux toujours autorisés dans les trams et les bus.
Les PV à 50 euros seront aussi de rigueur pour les pieds sur les fauteuils, pour des détritus laissés dans un bus ou un tram ou encore pour la musique trop forte dans une rame... bref, les incivilités du quotidien.
"Une décision surprenante" pour les associations de cyclistes
Les cyclistes ne sont pas forcément contre mais ils se sentent stigmatisés. "On met au même niveau l’usage du vélo avec une incivilité" déplore l'association Vélocité.
Il faut dire qu'aucune autre ville en France n'a fait ce choix. Sauf la métropole de Strasbourg, qui après un an est revenue sur sa décision et autorise à nouveau les vélos dans les trams aux heures creuses.
Cette annonce ne va pas dans le sens de la mobilité pour tous et la Métropole n'y a jamais fait allusion dans les mois précédents . Nous n'y sommes pas complètement opposés, cela peut s'entendre aux heures de pointe et de grande affluence, notamment en centre-ville. Mais cette décision a été prise sans concertation.
Nicolas Le Moigne, président de l'association Vélocité Montpellier.
L'association a d'ailleurs demandé un rendez-vous avec les responsables de la métropole en charge des transports.
Vélocité promeut la création de parking à vélos pour que les cyclistes qui viennent des communes périphériques puissent les laisser en toute sécurité à une station de tram et prendre ensuite les transports en commun. Outre les pistes cyclables, la sécurité des vélos est un point important car 12.000 sont volés chaque année à Montpellier.
Autre demande, plus de services comme des stations de location Vélomagg en plus grand nombre.
Pour Vélocité, "il ne faut pas opposer les différents modes de mobilité en ville. Au contraire, ils devraient tous être complémentaires pour faciliter l'intermodalité".