C'est un projet qui inquiète les viticulteurs. La métropole de Montpellier, dans un souci de relier ses communes entre elles par voies cyclables et pédestres, a décidé de transformer quelques-uns de ses chemins ruraux en voies vertes, dont certains utilisés par les travailleurs de la vigne.
C'est un chemin entre champs et vignes, à moitié goudronné, que la métropole de Montpellier souhaite transformer voie verte. Au niveau de la commune de Saint-Georges-d'Orques, dans l'Hérault, ce projet de transformation des chemins ruraux de l'ouest de Montpellier en voie cyclable et piétonne inquiète les viticulteurs. La Métropole de Montpellier, dans un souci de relier ses communes entre elles par voies cyclables et pédestres, a décidé de transformer certains d'entre eux.
Des dérogations pour les viticulteurs
Régies par le code de la route, ces dernières sont interdites aux véhicules à moteur. Les exploitants qui utilisent ces accès devront donc demander une dérogation pour circuler. "Ils vont nous donner [l'autorisation de circulation] cette année, dans deux ans. Mais après les élections, dans 10 ans ou dans 15 ans, on ne sait pas si cette dérogation sera toujours de mise. En mettant une officialisation de ses voies, on met un poids supplémentaire sur la production agricole" estime Jérôme Vidal, viticulteur et président du syndicat du cru Saint-Georges-d'Orques.
"Il y aurait un flot d'utilisateurs bien plus important. Le territoire de chasse se réduirait", souligne également Guillaume Belin, membre du bureau des chasseurs de Saint-Georges-d'Orques.
"Tant que ça n'enlève pas des vignes ou des champs, ça me va", réagit en revanche ce passant. "Je trouve que c'est bien d'avoir un endroit où les piétons et les chiens peuvent se promener sans les voitures. Mais je respecte le travail des viticulteurs", estime cet autre. "Ce sera plus sécurisé, les chasseurs sauront que c'est un endroit où il y a les promeneurs. Ils feront plus attention", espère une troisième passante.
"Plus pertinent d'utiliser des chemins ruraux qui existent"
La métropole, quant à elle, veut défendre l'utilité du projet. "On a beaucoup de gens qui souhaitent, de Murveil, rejoindre le collège de Pignan [...] On voudrait assurer des continuités entre Saint-Georges-d'Orques et Lavérune. Il nous semblait qu'il était plus pertinent d'utiliser ces chemins ruraux qui existent, plutôt que d'exproprier des terrains agricoles et d'imperméabiliser encore plus de sols", assure Julie Frêche, déléguée transports et mobilités à la collectivité.
La Métropole et les viticulteurs de l'ouest de Montpellier doivent se rencontrer ce jeudi pour évoquer la situation.
Reportage de Franck Detranchant et Mathias Garnier.