Ce ne sera pas une rentrée scolaire comme les autres à Perols (Hérault) lundi prochain. La commune va expérimenter l'uniforme obligatoire dans une école, un dispositif testé par l'Etat. Tout comme à Béziers. Les tenues sont distribuées cette semaine. L'heure est à l'essayage.
L’expérimentation, souhaitée par Emmanuel Macron et Gabriel Attal, doit démarrer en septembre et pour deux ans, avant une éventuelle généralisation en 2026.
Pour Camille en CE1 à Pérols dans l'Hérault l'uniforme est déjà prêt. Il ne lui reste plus qu'à choisir la taille. Du 10 ans pour Camille. La majorité des hauts sont blancs. "Le blanc, c’est aussi salissant pour les petits ! On expérimente, on va voir..." s’interroge la maman de Camille.
Mais pour le reste...tout est une question de style. "Ça me plaît, c’est doux", constate Camille dans sa veste de survêtement bleu marine. "Ce n’est pas trop strict, ce ne sont pas des chemises comme les uniformes anglais. On reste dans des habits dans lesquels les enfants sont à l'aise", confirme sa maman.
Un sac chargé de huit vêtements est distribué gratuitement aux familles.
Les "pour" et les "contre"
L'uniforme sera obligatoire dans une école primaire de Pérols pour la première fois cette année. Un dispositif testé par l'Etat sur la commune héraultaise. Dès sa nomination à l'Education, à l’été 2023, Gabriel Attal s’y était dit favorable – une idée fortement poussée par Emmanuel Macron. À l’automne 2023, l’appel à candidatures était lancé.
"Ça reste contraignant car il a fallu préparer 222 paquets. De temps en temps on a des retours de parents qui sont un peu délicats à appréhender", confie Frédéric Faliu, responsable adjoint du service sport à la mairie de Pérols.
Il est difficile d'accepter l'uniforme pour des parents et même parfois compliqué pour certains enfants. "Je préférais mes simples habits. Je préfère mes habits d'avant", lâche une écolière.
L’opération est financée par la collectivité à hauteur de 50 %, le reste étant à la charge de l’Etat, pour un coût annoncé par l’éducation nationale d’environ 200 euros par trousseau. Chaque commune a la charge de définir son uniforme, " en dialogue " avec la communauté éducative locale. La tenue ici a été sélectionnée après plusieurs réunions entre l'équipe pédagogique et les parents d'élèves.
"Nous nous sommes mis d'accord sur comment traiter les garçons et comment traiter les filles. Et comment traiter les saisons, l'été et l'hiver, ainsi que les activités, sportives ou pas, " déclare Jean-Pierre Rico, maire de Pérols (DVD).
Les règles et les lois, on les subit et là, nous avons la possibilité de participer à l'élaboration de la mise en place de cette tenue, autant y aller !
Jean-Pierre Rico , Maire de Pérols (DVD)
À Béziers
Deux autres communes testent l'uniforme dans l'Hérault : Béziers et La Grande Motte.
À Béziers, les familles et les élèves des écoles Mairan, La Chevalière, Roland et Riquet-Renanont ont expérimenté l’uniforme scolaire en février dernier. Comme pour la première dotation, les familles des 740 enfants concernés se sont rendues les mercredis 28 août et jeudis 29 août 2024 au Palais des Congrès de Béziers pour essayer et récupérer les nouvelles tenues.
"Les uniformes scolaires, bien plus qu'une simple tenue réglementaire, jouent un rôle crucial dans l'environnement éducatif. Au-delà de l'aspect disciplinaire, ils offrent également des avantages incontestables en tant que vêtements de qualité", indique le bulletin de la ville de Béziers.
Cette nouvelle dotation comprendra désormais neuf pièces : trois polos au lieu de deux, deux pulls au lieu d’un, deux pantalons au lieu d’un, un bermuda ou une jupe short et enfin un blazer.
90 établissements en France testent l’uniforme scolaire dont 70 écoles. Béziers a été l’une des premières villes à se lancer dans cette expérimentation.