Une délégation de la préfecture de l'Hérault s'est rendue dans le magasin Carrefour de Lattes (Hérault) mardi 30 janvier. Le but : s'assurer que l'étiquetage des produits corresponde à leur provenance. Une mission lourde de sens en pleine colère des agriculteurs qui se sentent délaissés au profit de produits étrangers.
L'opération est loin d'être anodine. Mardi 30 janvier, une délégation de la préfecture de l'Hérault s'est rendue dans le magasin Carrefour de Lattes pour vérifier la provenance des produits et leur bon étiquetage. Une initiative pour rappeler l'importance d'une information claire et précise sur chaque article.
🔍🛂🍷🍎🐓 🛒#Agriculteursencolere
— Préfet de l'Hérault 🇫🇷 (@Prefet34) January 30, 2024
On passe aux actes dans l’#Hérault concernant le doublement des contrôles dans les grandes surfaces‼️
👉 5 opérations de contrôles seront menées cette semaine dans les enseignes du département.
🎯 Objectifs de la DDPP 34 :
▪️lutter contre la… pic.twitter.com/Ap6RWW3Llh
"Vérifier que les produits vendus comme français sont bien d'origine française"
"On se met à la place du consommateur, on prend les informations comme lui", introduit Daniel Hirschy, directeur adjoint de la direction départementale de la protection des populations, à propos de cette visite qui se dit inopinée. "On peut aller plus loin et vérifier auprès des professionnels que ces allégations correspondent bien à la réalité, et que les produits vendus comme français sont bien d'origine française."
Au rayon des articles scrutés, le vin, secteur prépondérant dans l'Hérault. Ce vin d'Occitanie, empaqueté dans un cubi, pose souci : il est marqué "Anjou" au centre de l'emballage. "Ce n'est pas très clair pour le consommateur. On transmettra à la directrice qui prendra les mesures utiles" assure Daniel Hirschy en analysant ce produit.
Malgré cela, les services préfectoraux se disent satisfaits de leurs observations. "Énormément de produits d'origine française sont bien d'origine française. Pour certains, on a un petit doute donc on demande aux professionnels de s'en assurer" note ce directeur adjoint, qui ne s'interdit pas de "remonter toute la chaîne de la filière" en cas de problème.
"Ça se passe très bien avec les agriculteurs" assure la directrice du magasin
Lors de cette visite, la crise traversée par les agriculteurs agite les conversations. Notamment le respect de la loi Egalim, remis en cause par certains paysans. "Je les comprends mais moi, je joue le jeu. Je ne me sens pas concernée car je respecte la loi. Je fais en sorte de faire travailler des producteurs locaux" assure Ewa Wendra, directrice de ce magasin de 14 000 m2 depuis 2 ans.
"Les agriculteurs sont nos partenaires, ça se passe très bien" complète-t-elle, prenant en exemple les légumes de son supermarché : "84% ont des référencements français". Elle promet que ses clients "comprennent" qu'ils doivent payer plus cher pour se fournir en produits français.
"Les services de l'État sont là pour vérifier que les produits présentés comme français sont bien en provenance d'agriculteurs français" ajoute à ce sujet Daniel Hirschy. Ces derniers auront l'occasion de faire entendre l'importance de consommer français auprès du ministre de l'agriculture Marc Fesneau, en visite dans l'Hérault vendredi 2 février.
(Avec Laurent Beaumel).