Comme au niveau national, les Restos du cœur de l'Hérault peinent à boucler leur campagne hivernale. L'association est en grandes difficultés financières. En cause : l'inflation, qui fait exploser leur facture alimentaire et d'électricité, et la hausse du nombre de demandeurs. Une réduction du nombre de bénéficiaires est envisagée.
Dans l'un des centres de distribution des Restos du cœur de Montpellier, en ce début de mois de septembre, les bénéficiaires se pressent pour recevoir leurs paniers de denrées alimentaires. Un rendez-vous vital pour des demandeurs toujours plus nombreux. Mais l'argent manque pour assurer les 4 millions de repas distribués aux 10000 familles cette année dans l'Hérault.
Si les caisses ne se remplissent pas, 1 500 personnes pourraient ne pas bénéficier de cette aide cet hiver. En urgence, les Restos du Cœur héraultais lancent donc un appel aux dons.
Nous ne tenons plus financièrement. Nous avons eu une hausse considérable de la précarité, donc de la pauvreté, d'où l'afflux de personnes dans nos locaux, jusqu'à faire exploser nos infrastructures.
Alain Capillon, président des Restos du Cœur de l'Hérault
Bénéficiaires en hausse de 20%
En un an, le nombre de bénéficiaires a en effet augmenté de 20 %. En quelques années, le nombre de familles aidées pendant la seule période estivale est passé de 300 à 800 en quelques années.
À cela s'ajoute une hausse de 15% du prix des produits alimentaires et une facture d'électricité multipliée par trois pour l'antenne héraultaise, dont les coûts de fonctionnement ont explosé.
Nous avons pas mal de retraités, beaucoup de jeunes, de personnes seules et aussi des mamans avec de jeunes enfants.
Joëlle Giezek, coresponsable du Centre Centrayrargues des Restos du Cœur de l'Hérault
Menacés de disparition
Alors que débute la campagne hivernale, l'argent manque. L'association fondée par Coluche compte maintenant sur la générosité de tous, Etat, collectivités et particuliers. Sans cela, elle prévient qu'elle pourrait mettre la clé sous la porte d'ici 3 ans.
Écrit avec Armelle Goyon et François Jobard.