Alors que l'hôpital Arnaud de Villeneuve, à Montpellier, fait face à des vagues de chaleur intenses chaque été, l'absence de climatisation dans certaines chambres du service de cardiologie rend les conditions d'hospitalisation très difficiles. Des travaux sont attendus, mais patients et personnels vont encore devoir patienter.
À l'hôpital Arnaud de Villeneuve, à Montpellier, la chaleur estivale transforme chaque année le quotidien des patients et du personnel médical en un véritable cauchemar. Dans le service de cardiologie, où sont soignés des patients souvent fragiles, les températures peuvent dépasser les 35 degrés, mettant à rude épreuve les capacités d'adaptation de tous. Si certains patients parviennent à supporter cette situation, d’autres, notamment les plus âgés, souffrent intensément.
"Il fait très chaud, et c'est vraiment difficile pour ceux qui sont plus âgés", témoigne Herilalaina Rasoanaivo, un patient récemment hospitalisé dans le service. La chaleur rend les nuits pénibles, empêchant les patients de trouver le sommeil et accentuant les difficultés liées à leur état de santé.
Les syndicats font avec les moyens du bord
Ce problème n'est pas nouveau. L’hôpital, construit il y a plus de trois décennies sans l'aide de l'État, n’a pas été équipé de climatisation, faute de moyens financiers. Depuis, les équipements mis en place sont insuffisants : seuls quatre des 32 lits de cardiologie bénéficient d'un climatiseur mobile, une solution précaire qui ne permet pas de répondre aux besoins de tous les patients.
Pour le personnel soignant, cette situation est un véritable casse-tête. "Nous faisons tout notre possible pour maintenir la qualité des soins, mais les conditions de confort ne sont pas à la hauteur", déplore le Dr Mathieu Granier, cardiologue. "Il est très difficile pour nous de justifier à nos patients l’absence de solutions face à cette chaleur accablante."
Certains recours frisent même l’absurde. Philippe Peretti, représentant du syndicat CGT au CHU, se souvient d’un patient qui, l’année dernière, a dû louer un climatiseur pour tenter de rendre son séjour plus supportable. "On a un patient qui a récupéré une clim chez Kiloutou... Cela en dit long sur l’inconfort auquel nous faisons face", commente-t-il, amer.
Des travaux sont prévus prochainement
Pour tenter de limiter la surchauffe, les fenêtres sont obstruées, ce qui complique encore la situation. De simples ventilateurs sont souvent l'unique moyen de lutter contre la chaleur, un palliatif bien dérisoire au vu des besoins.
Malgré ces difficultés, des solutions durables sont en cours d’élaboration. Anne Ferrer, directrice générale du CHU, annonce le lancement de travaux de rénovation grâce aux fonds du Ségur de la santé. "Des interventions débuteront dès la rentrée prochaine et s’étendront jusqu’en 2027. Nos services vont progressivement être réhabilités, et des systèmes de climatisation seront installés dans les espaces qui n'en sont pas encore équipés."
Cependant, ces projets de modernisation ne soulagent pas l’urgence actuelle. Le personnel hospitalier appréhende déjà l’été prochain, où les conditions risquent d'être similaires. En attendant, soignants et patients continueront de faire face à cette chaleur extrême avec les moyens du bord.
Ecrit avec Florent Hertmann.