Coronavirus : pas d'escales à Sète pour les bateaux de croisières cette année

Le tourisme de croisière est ébranlé par la crise du coronavirus. En Occitanie, alors que le secteur était en plein essor, c'est la douche froide. Les quelques 52 escales prévues à Sète en 2020 sont fortement compromises. Les professionnels n'hésitent plus à parler d'« année blanche ».
 

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Le premier paquebot de la saison aurait dû accoster le 7 avril dernier. Depuis 4 ans, le quai H du port de Sète dans l'Hérault peut accueillir des navires de croisière de plus de 250 mètres, ouvrant la porte à des milliers de touristes. 115 000 en 2018 et 2019, des années record et 60 000 visiteurs prévus en 2020. Mais le phénomène est mondial, à cause de la crise du coronavirus aucun de ces hôtels flottants ne navigue en ce moment.

Une saison morte pour les croisières


Le transport de passagers – ferrys compris –  représente 10 % du chiffre d’affaires du port de Sète. Son directeur Olivier Carmès ne se fait pas d’illusions sur la saison des croisières :

C’est une filière importante, nous avions programmé sur une période de 6 mois, deux à trois escales par semaine. On a dû se résoudre quasiment à l’annulation de la saison. On espère une reprise en septembre.
Mais il faudra attendre avril 2021 pour une reprise quasiment normale, si la crise sanitaire est résolue.
 

(Olivier Carmès directeur du port de Sète)

Et cet arrêt des croisières a un impact sur l'économie touristique du secteur comme l'ont constaté Cybèle Plichart et Enriqué Garibaldi dans ce reportage :
 


Pas de passagers pour le petit train 


Sète est un port d’escales, les paquebots arrivent le matin et repartent le soir.  Grâce au « club des croisières », les liens se sont développés entre tour-opérateurs et prestataires locaux.  Parmi eux, Jean-Pierre Lafalla, gérant – entre autres - des petits trains de l’île singulière, restés cette année dans leur hangar.  Les croisiéristes représentaient l’année dernière plus de 20 % de son chiffre d’affaires, et avec l’essor de cette filière, cela allait crescendo.

A chaque escale, c’était une course contre la montre :

Un paquebot, c’était entre 1000 et parfois 2000 passagers.  S’ils ne partent pas en excursion, ils cherchent des moyens peu couteux pour visiter la ville et surtout sans se fatiguer, le petit train est idéal.  De 10h à 14h, on peut promener 200 à 300 personnes sur les 1000 potentielles qui descendent à Sète, une manne touristique.

(Jean-Pierre Lafalla, exploitant d'une société de visites guidées)


Des effets induits en cascade


Lorsqu’un bateau arrive, 90 % des passagers vont à terre, 70 % restent à Sète, 30 % partent en excursion visiter les villes alentours comme Montpellier, Pézenas ou Aigues Mortes.
Les villes situées autour de l’étang de Thau ne sont pas en reste avec notamment des parcours oenogastronomiques qui plaisent beaucoup aux étrangers.

A Marseillan, un fabriquant de Vermouth et son musée accueillent 60 000 visiteurs par an, dont 30% d’étrangers.  Parmi ces étrangers, environ 10 % proviennent des croisières sur la Méditerranée ou sur le canal du Midi.  Véritables ambassadeurs de la marque, ils sont totalement absents cette saison.  Kelly Bevan responsable adjointe, est un brin nostalgique :

Habituellement, ils descendent sur Sète, ils viennent chez nous, accompagnés de guides professionnels. Ils découvrent le savoir-faire de la maison, notre vermoutherie puis vivent une expérience oenogastronomique autour des huitres du bassin de Thau mais aussi du vin de notre région.  On a un peu tous les profils, des groupes d’américains, avec un pouvoir d’achat important, ou des groupes espagnols, qui ont la culture du Vermouth et vont s’intéresser au savoir-faire français.


Pas un seul paquebot à flots


La flotte mondiale est constituée de 380 paquebots, pas un seul n’est actuellement en activité . Les compagnies maritimes suspendent la saison.  Les clients seront-ils encore au rendez-vous ? Oui répondent les spécialistes « c’est un marché résilient, on l’a vu en 2001 avec le 11 septembre par exemple, les clients sont revenus malgré tout ».

Le directeur du port de Sète se demande seulement si les armateurs conserveront le même modèle économique :

Il y aura peut-être moins d’escales sur les circuits.  Il y avait une course à l’escale, et à la vente d’excursions.  On peut imaginer sur un circuit de sept jours, trois escales au lieu de six.
 

(Olivier Carmès directeur du port de Sète)


Mais avant de se projeter, il y a des priorités, comme savoir où stationner en attendant la reprise.  Une quarantaine de navires sont actuellement en Méditerranée.  Olivier Carmès veut se montrer loyal :

Malheureusement aujourd’hui, les discussions avec les compagnies ne portent pas sur la gestion des escales mais plutôt sur l’organisation de la mise à quai des navires. Certains sont positionnés à Toulon et Marseille bien sûr.  Mais deux navires pourraient passer entre 3 et 6 mois à Sète, les discussions sont en cours. On essaie de rendre ce service a des compagnies maritimes qui ont été fidèles au port de Sète ces derniers saisons.


L’itinéraire habituel des paquebots entre l’Italie, l’Espagne et la Corse, n’est pas envisageable pour le moment.  Les frontières sont fermées, le transport de passagers interdits.  Il faudra du temps que les choses reviennent à la normale. 
 
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