À Vic-la-Gardiole, Mireval et Marseillan, la communauté d'agglomération Sète Agglopôle Méditerranée, en collaboration avec le Conservatoire du littoral, a lancé une nouvelle opération de démolition de constructions illégales pour réhabiliter les berges nord de l'étang de Vic. Cette initiative vise à permettre à la nature de reprendre ses droits.
Depuis le 7 octobre 2024, des engins de démolition sont en action à Mireval, le long des berges de l’étang de Vic. Ils s’attaquent progressivement à une bâtisse de 50m², érigée illégalement dans les années 1970. À l'origine simple cabane en bois, elle a été peu à peu agrandie et bétonnée.
Bien que tolérée jusqu’à présent, sa destruction est aujourd'hui nécessaire pour limiter son impact environnemental, car elle est située dans une zone classée et protégée par la loi littorale.
Si on laisse cette cabane, peut-être qu'un propriétaire construirait une autre à côté, puis une autre encore, et bientôt toutes les berges seraient urbanisées. On perdrait ce paysage naturel, et l'étang ne pourrait plus fonctionner normalement.
Florence DessalesChargée de mission au Conservatoire du littoral
Un terrain désormais protégé
Le terrain où se trouvait la cabane démolie est désormais la propriété du Conservatoire du littoral, une institution fondée en 1975 pour protéger les zones côtières françaises. Cet établissement public acquiert des parcelles menacées par l'urbanisation afin de les "renaturer". Prochainement, une autre construction illégale à Vic-la-Gardiole sera également démolie. Régulièrement occupée, cette autre cabane sera détruite afin de réhabiliter l’espace naturel et de fermer l'accès aux véhicules dans cette partie du site protégé.
La nature doit reprendre ses droits
Ces actions s’inscrivent dans un plan global initié en 2017, avec plusieurs opérations de démolition déjà réalisées. Parmi elles, la destruction d'anciennes colonies de vacances derrière la plage des Aresquiers à Frontignan, les installations du hameau bâti des Salins de Frontignan et l’ancien camping des Bois des Aresquiers. En 2023, Sète Agglopôle Méditerranée et le Conservatoire du littoral ont redéfini un plan d’actions pour démolir les unités bâties sur les 28 parcelles acquises par le Conservatoire.
Ces cabanes ont un impact négatif sur la biodiversité. Il faut redonner à la nature l’espace qui lui revient et observer l’effet positif que cela aura sur le territoire.
Michel GarciaVice-président de Sète Agglopôle Méditerranée
Un refuge pour la biodiversité
L’objectif est de rendre au site son caractère naturel et d’encourager le retour de la biodiversité. L’étang de Vic, espace naturel protégé de 3 004 hectares, abrite des zones de nidification et d'alimentation pour les oiseaux, ainsi que de nombreuses espèces de crustacés et de poissons.
Une fois tous les éléments en béton enlevés, nous reviendrons pour voir comment modeler le terrain, peut-être en créant des pentes douces et des connexions hydrauliques. Nous souhaitons retrouver l’aspect naturel de l’étang.
Florence DessalesChargée de mission Conservatoire du Littoral
Un travail de longue haleine
La préservation de l’environnement est un travail long, difficile et coûteux, d’autant plus que le littoral héraultais compte environ 30 000 constructions illégales.
Rédigé avec Thierry Will