Permettre aux bureaux de tabac de vendre des munitions pour les fusils de chasse : cette mesure, envisagée par le ministère de l’Intérieur, pourrait entrer en vigueur dès le 1er janvier 2024. De quoi en choquer plus d'une : c'est le cas de Valentine Viaud, Sétoise d'adoption, qui a lancé une pétition en ligne contre ce projet.
Les chasseurs vont-ils pouvoir acheter leurs cartouches en même temps que les cigarettes et les journaux chez le buraliste ? C'est ce qu'a annoncé le 24 novembre dernier le chef du service central des armes et explosifs auprès du ministère de l’Intérieur, sur Chassons TV, qui diffuse des vidéos sur l'actualité de la chasse sur internet.
Selon Jean-Simon Mérandat, "la fédération nationale des buralistes s’est montrée extrêmement intéressée par ce dispositif", qui pourrait entrer en vigueur au début de l’année 2024.
Pour obtenir la certification nécessaire, les buralistes devront passer un examen à l'issue d'une formation de deux jours, sésame qui leur permettra de vendre uniquement des munitions de catégorie C (pour la chasse principalement) et D (munitions variées dont l'acquisition est libre aux majeurs, comme les plombs pour carabines à air comprimé).
Cette annonce a fait vivement réagir Valentine Viaud, en tant que mère de famille et citoyenne.
Cette intermittente du spectacle, installée à Sète, ans l'Hérault depuis deux ans, a lancé une pétition en ligne contre cette future mesure :
En tant que citoyenne, je suis choquée par ce projet ! La chasse, c'est déjà assez dangereux comme cela. À chacun son métier, il faut laisser cela aux armuriers, qui sauront eux, grâce à leur expérience professionnelle, détecter les faux permis de chasser, par exemple.
Valentine Viaud, habitante de Sète
Les chasseurs pas consultés
Lancée en ligne la semaine dernière dans toute la France, cette pétition a déjà recueilli plus de 27 000 signatures.
"Vendre des munitions dans un lieu aussi accessible et non sécurisé est dangereux. Les statistiques montrent que le nombre d'accidents liés aux armes à feu est déjà trop élevé. Selon l'Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, en 2019, il y a eu plus de 1 000 accidents graves liés aux armes à feu en France. Introduire davantage d'armes à feu dans nos communautés ne fera qu'augmenter ce chiffre", écrit la mère de famille en guise d'introduction sur le site, où elle demande que cette proposition ne soit pas mise en application.
En attendant, du côté de la fédération de chasse de l'Hérault, on a reçu aucune information officielle sur une éventuelle mise en application de cette mesure.
Quant à la fédération nationale de la chasse, qui a découvert cette affaire dans la presse, ses responsables n'ont pas été consultés par le ministère de l'Intérieur.