La centaine de salariés de NSE, filiale du groupe Nicollin à Sète (Hérault), est entrée ce matin dans une grève reconductible. Aucun camion de ramassage des déchets ni de nettoyage n'a pu sortir du dépôt. Les grévistes s'opposent à la réforme des retraites, mais leurs revendications portent aussi sur leurs salaires et leurs conditions de travail.
Depuis l'aube, ce mercredi 8 mars, aucun camion de ramassage des ordures ménagères ni de nettoyage n'est sorti du dépôt de Nicollin Sète Environnement (NSE), filiale du groupe héraultais Nicollin spécialisé dans la propreté et la collecte des déchets, qui emploie 98 personnes. En cause : un mouvement de grève reconductible qui paralyse l'activité. Les grévistes continuent ainsi à marquer leur opposition à la réforme des retraites après la journée nationale de mobilisation d'hier, mais pas seulement. Leurs revendications portent aussi sur les salaires et les conditions de travail.
Un piquet de grève a été installé à l'entrée du site, avenue Gilbert Martelli. Arnaud Jean, le secrétaire de l'union locale CGT de Sète et du bassin de Thau, évoque notamment des situations disparates au sein de l'entreprise entre les nouveaux embauchés, les intérimaires et les agents transférés de la municipalité sétoise et de l'agglomération de Sète Agglopôle lors du passage en délégation de service public.
Il n'y a pas de salaire égal à travail égal entre les nouveaux embauchés et les autres. En outre, la convention collective nationale du déchet n'est pas respectée.
Arnaud Jean, secrétaire de l'union locale CGT de Sète et du bassin de Thau
Des revendications que le syndicat évoquait dès le weekend dernier sur les réseaux sociaux pour annoncer le mouvement : "parce que la vie est chère, parce qu'on ne veut pas collecter du déchet jusqu'à la mort, parce qu'on veut pour un travail égal un salaire égal".
Blocage en cours
La CGT réclame une harmonisation des traitements et l'octroi pour tous d'une prime de 600 euros en 2023 pour pallier l'inflation, ainsi que l'intégration de NSE à la maison-mère Nicollin. Sur sa page Facebook, elle précise que "le blocage est toujours en cours chez Nicollin Sète".
Soutiens politiques à gauche
Le syndicat dénonce aussi "une grosse pression managériale allant jusqu'à la surveillance" et le fait qu'il n'y a qu'un seul ripeur au lieu de deux sur les plateformes des camions de ramassage des déchets.
Les manifestants ont reçu ce matin le soutien de l'ancien député maire (PCF) de Sète François Liberti et du député héraultais de la NUPES Sylvain Carrière. Sur son compte Twitter, ce dernier précise que "pas un camion ne sortira du dépôt aujourd’hui".
Toujours sur Twitter, le compte "Montpellier contre la vie chère" relaie l'action des protestataires : "l'action doit durer toute la journée, voire plus, besoin de relève".
Dialogue au point mort
Selon Arnaud Jean, depuis le dépôt du préavis de cette grève reconductible, la semaine dernière "il n'y a pas eu de volonté de discussion de la part de la direction du groupe Nicollin". Le dialogue est donc au point mort.