Thibault et son père naviguent ensemble depuis plusieurs années sur le chalutier Geoge Lucien. Bientôt, c'est lui il prendra la relève. Un métier difficile, d'autant que la pêche en Méditerranée se fait plus rare. La flotte des pêcheurs à Sète a été divisée par deux depuis 10 ans.
Il est 3 heures du matin lorsque le Georges Lucien prend le large.
À bord du chalutier, Thibault Germa et son père Pascal sont accompagnés par deux matelots. L'équipage se connaît bien et travaille en osmose.
Bientôt, c'est le plus jeune d'entre eux qui prendra les manettes. "Je pense que mon père est content que ce soit moi qui prenne la relève", confie Thibault.
Un métier difficile
Les jeunes comme lui se font malheureusement rares. En quinze ans, le nombre de marins a considérablement baissé en Occitanie. D'environ 1 800 en 2000, ils n'étaient plus que 1 000 en 2015.
Il faut dire que le métier est un peu spécial. Des nuits en pointillés, des journées de 15 heures en mer, et surtout les mains constamment dans le poisson.
"C'est le meilleur moment, quand on remonte le filet, on stresse un peu parce qu'on ne sait pas ce qu'il va y avoir dedans, mais même s'il n'y a pas grand chose, c'est toujours plaisant", s'enthousiasme Pascal.
Plus comme avant
Sur le George Lucien, à chaque fois que le filet remonte du fond, 20 à 30 espèces différentes se débattent dans ses mailles. La prise est déversée sur le pont, en vrac. Ensuite il faut faire le tri, bac par bac.
Les beaux jours de la pêche en Méditerranée, Pascal les a connus. Mais depuis 10 ans, ce n'est plus comme avant. Malgré ce contexte difficile, Thibault ne renoncera pas au métier. "Je ne pouvais pas faire autre chose, je n'aime que ça", confesse-t-il.
Fléau de la Méditerranée : le plastique
Thibault va devoir aussi affronter le plus gros problème en mer Méditerranée : la pollution. "Tous les jours, on relève une belle poubelle d'environ 50 ou 60 kg de déchets", affirme Pascal.
La mauvaise gestion des déchets en Europe et le tourisme de masse en Méditerranée impactent directement la pêche. La ressource se fait de plus en plus rare.
Pascal et ses hommes ont malgré tout ramené ce jour-là 500 kg de poisson. Une bonne journée.
Tous sont payés à la semaine. Dans ce métier, il n'y a pas de fixe. La rémunération peut varier du simple au triple.
Thibault et son père naviguent ensemble depuis plusieurs années sur le chalutier Geoge Lucien. Bientôt, c'est lui il prendra la relève.
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