L'Inserm a publié ce mercredi 18 octobre les résultats d'une étude établissant un lien entre le développement de leucémies pédiatriques et la densité des surfaces viticoles à proximité du lieu d'habitation de l'enfant.
Une étude publiée par l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) ce mercredi 18 octobre établit un lien entre le développement de la leucémie chez l'enfant et la densité de vignes à proximité de son lieu d'habitation. Plus les surfaces viticoles sont importantes, plus le nombre de cas de la maladie augmente, conclut cette dernière.
L'épidémiologiste Stéphanie Goujon, qui a notamment contribué à la réalisation de ces travaux, explique ces résultats, en particulier en Occitanie.
La leucémie représente 45 cas pour 1 million d’enfants par an, indique l'Inserm.
France 3 Occitanie : Comment avez-vous travaillé pour cette étude ?
Stéphanie Goujon : Nous savions qu'il y avait un lien entre les leucémies pédiatriques et le fait qu'une femme enceinte avait des vignes à proximité de son habitation ou dans son cadre professionnel. Nous avons donc voulu savoir ce qu'il en était pour les enfants qui grandissaient à proximité des vignes.
Pour cette étude, le premier type de mesure était la présence de cultures dans la commune d'habitation de l'enfant. Le deuxième type de mesure recensait les terres viticoles à moins d'un kilomètre du lieu d'habitation.
L'étude comprenait 3711 enfants qui avaient été diagnostiqués d'une leucémie et plus de 40 000 enfants témoins. Cela comprenait des enfants de moins de 15 ans.
Les résultats montrent qu'il n'y a pas d'incidence entre la présence de vignes à proximité du domicile et le développement de leucémies. En revanche, on constate une augmentation de près de 10 % des leucémies lymphoblastiques aiguës tous les 10 % de surface de vignes supplémentaires.
Pourquoi l'Occitanie est-elle particulièrement concernée ?
S.G : L'Occitanie faisait finalement partie des régions où il y avait, pour notre étude, le plus d'enfants qui habitaient à proximité des vignes. Cela représentait 38 % d'entre eux. C'était aussi une région avec beaucoup de variété dans les lieux d'habitation.
Nous avons utilisé deux sources cartographiques différentes pour établir ces données. Il y avait quelques différences régionales dans les résultats. L'Occitanie fait partie des lieux où les chiffres montraient une différence.
Quel bilan faites-vous de vos recherches ?
S.G. : Les conclusions vont dans le sens de notre hypothèse. Les résultats ne sont pas non plus alarmistes, ils sont relativement modérés. En revanche, cela ne permet pas de conclure quelque chose concernant les pesticides, puisqu'on ne sait pas les causes de ces chiffres.
C'est un signal qui appelle à faire d'autres études, notamment sur la question des produits de traitement. Nous voulons également travailler sur les autres types de culture.