L'employé de Centraco a été admis à 16h30 à l'hôpital des armées de Clamart. Mais il n'aurait pas été contaminé.
Région : 13 sites sensibles pour 32 usines Seveso
Plusieurs accidents industriels ont eu lieu en Languedoc-Roussillon depuis 20 ans. Il faut dire qu'avec 13 sites sensibles pour 32 usines classées seveso, la région est particulièrement exposée, notamment le Gard et l'Aude.
24 heures après le drame, l'employé grièvement brûlé (80%), hospitalisé au CHU de Montpellier a été transféré à l'Hôpital d'Instruction des Armées de Clamart. Ce site dispose d'un service de traitement des grands brûlés et d'un service de traitement des blessés contaminés par la radioactivité (avec un service hématologique).
Selon Bernard Bigot du CEA, l'homme n'aurait pas été contaminé par des particules radioactives. Ces graves blessures sont dû uniquement à des brûlures thermiques.
Les 3 autres victimes, hospitalisées hier à Bagnols-sur-Cèze, sont rentrées chez elles.
D'après nos informations, personne n'aurait accèdé au plus près de la zone de confinement du four accidenté pour permettre aux experts de relever d'éventuelles traces chimiques, pouvant expliquer l'incendie. Le corps de l'employé décédé lundi, est d'ailleurs toujours dans cette zone de confinement.
Mardi soir, le procureur de la République de Nîmes a confirmé que le four accidenté lundi, avait eu des problèmes de fonctionnement la semaine précédente.
C'est demain, mercredi, que l'on disposera des résultats des premières analyses, quant à la présence d'une éventuelle radioactivité.
Les informations du procureur de la République de Nîmes à 18h mardi :
L'explosion lundi du four de la Socodei, filiale d'EDF, à Marcoule (Gard) servant à recycler des déchets faiblement radioactifs, accident qui a fait un mort et quatre blessés, a eu lieu après une intervention humaine, a indiqué mardi le procureur de la République de Nîmes Robert Gelli.
Selon les premières auditions, le four qui avait connu "des pannes diverses la semaine précédente" de la déflagration, avait été "remis en route le matin même" et il est monté en température jusqu'à 1.500 degrés.
Pour une raison encore inconnue, "la fusion du métal ne s'est pas faite, ce qui aurait conduit le fondeur", décédé, à "intervenir à l'aide d'une barre à mine", a expliqué le procureur.
"C'est quelques secondes après cette intervention que l'explosion aurait eu lieu", a ajouté M. Gelli, qui a comparé l'explosion a "un geyser de métal" ayant touché les deux personnes à proximité du four.
Le blessé héliporté jusqu'à Montpellier a été transféré mardi dans un hôpital parisien, a encore indiqué le procureur.
Trois enquêtes sont ouvertes, par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), les gendarmes et l'inspection du travail pour éclairer les circonstances de l'explosion.
Les enquêteurs n'ont pas encore eu accès au lieu en raison de la température.
Les premières analyses sont prévues mercredi.
Une information judiciaire sera ouverte "dans les prochains jours contre X pour homicides et blessures involontaires", a précisé le procureur.
Le résultats des analyses effectuées lundi :
L'analyse d'échantillons prélevés près du site nucléaire de Marcoule (Gard), appartenant à une filiale d'EDF, et où un four de métallurgie a explosé lundi, n'a pas montré de "marquage radiologique associé à cet accident", a indiqué mardi l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).
Une "première analyse" en laboratoire d'échantillons d'herbe prélevés en cinq points au voisinage de l'installation Centraco "a confirmé l'absence de radioéléments artificiels", précise l'IRSN sur son site internet.
Une analyse plus poussée effectuée sur trois des cinq échantillons confirme "l'absence de marquage de l'environnement", ajoute l'IRSN.
La radioactivité était "très, très faible" au sein du four contenant quatre tonnes de métal, avec "67.000 becquerels", pour l'ensemble du chargement, avait indiqué dès lundi un expert de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) Olivier Isnard.
"C'est très peu, donc on ne s'attend pas à avoir un impact dans l'environnement", avait-il ajouté, précisant qu'une équipe avait été envoyée de Cadarache (Bouches-du-Rhône) pour faire des prélèvements.
Le four de Centraco, qui a explosé lundi faisant un mort et quatre blessés, servait à fondre des déchets métalliques (vannes, pompes, outils divers) provenant d'opérations de maintenance ou de démantèlement d'installations nucléaires.
Le Centre nucléaire de traitement et de conditionnement des déchets faiblement radioactifs (Centraco) de Codolet (Gard), situé à proximité du site nucléaire de Marcoule, est spécialisé dans l'incinération et la fusion des déchets faiblement radioactifs.