Avocats et magistrats protestent contre le projet de réforme de la Justice, actuellement en discussion à l'Assemblée nationale. Ils dénoncent les "déserts judiciaires" que pourrait créer cette réforme et demandent son retrait.
"Justice en danger, avocats en colère" : les robes noires manifestent, ce mercredi 12 décembre, dans plusieurs villes de la région, notamment à Toulouse, Albi et Tarbes. Les grévistes se mobilisent contre le projet de loi Justice "guidé par des motivations budgétaires" et "contraire à une justice de qualité rendue par des hommes et pour des hommes".
Toute la journée, les avocats seront en "grève générale". Tous les dossiers seront renvoyés aux audiences et les cabinets des grévistes seront fermés. A Toulouse, ils se rassembleront sur les marches du Palais de Justice à midi. Puis les avocats défileront avec magistrats et fonctionnaires du greffe devant la Préfecture, place Saint-Etienne.
"Il est crucial que le Gouvernement entende l’opposition des avocats, leurs arguments légitimes", expliquent les avocats qui s'opposent au projet de réforme de la Justice, actuellement en cours de discussions en première lecture à l'Assemblée nationale. Mais plusieurs mesures ont déjà été votées, dont la fusion controversée des tribunaux d'instance et de grande instance, au grand dam des oppositions.
"C'est un recul. Les gens ont besoin de plus de justice et de plus de proximité, estime une avocate. Ils sont perdus face à la multiplication des textes législatifs et [avec cette réforme], ils vont se retrouver seuls face à un écran. Pour saisir un juge, il faudra passer par un ordinateur donc ceux qui ne sont pas connectés ou qui vivent en milieu rural seront d'autant plus éloigné de leur juge."
Les avocats du Barreau de Toulouse ont notamment lancé une pétition en ligne pour demander "le retrait pur et simple de la réforme de la justice". Le mot d'ordre : conserver "un égal accès à la justice, aux juges et le maintien de la vitalité de nos territoires".