Le procès en appel de Guerric Jehanno, meurtrier présumé d'Amandine Estrabaud, s'ouvre lundi devant la cour d'appel de Toulouse. La jeune femme avait disparu en 2013 à Roquecourbe, dans le Tarn. Son corps n'a jamais été retrouvé.
Amandine Estrabaud a disparu le 18 juin 2013 de son domicile de Roquecourbe, dans le Tarn. Très rapidement, cette disparition est qualifiée d'inquiétante car alertés par la famille d'Amandine, les gendarmes découvrent chez elle que la porte est restée ouverte. Un peu plus loin, ils repèrent des traces de véhicule et trouvent les chaussures de la jeune femme ainsi que ses boucles d'oreilles.
La dernière personne à avoir vu Amandine Estrabaud vivante est sa voisine. Elle la voit arriver chez elle à bord d'un fourgon blanc, accompagnée d’un homme, qu'elle ne distingue que de dos. Il est à peine plus grand qu’Amandine, d’un gabarit charpenté, les cheveux châtain clair et porte un pantalon de chantier avec une bande orange. Amandine avait en effet fait du stop pour rentrer à Roquecourbe, après avoir quitté son travail.
Trois années d'enquête avant la mise en examen
Malgré d'importantes recherches pendant plusieurs années, le corps de cette jeune femme de trente ans, surveillante au lycée Anne-Veaute de Castres, n'a jamais été retrouvé.
Après trois ans d'enquête, Guerric Jehanno, un maçon de Roquecourbe, est mis en examen. Il avait déjà été entendu suite à des propos incohérents rapportés par sa mère aux enquêteurs. Mais il avait aussi un alibi : il travaillait sur un chantier à Castres. Finalement, l'enquête démontre que le chantier en question se trouvait à proximité du domicile de la disparue.
Mis en examen et incarcéré en avril 2016 pour enlèvement et séquestration, Guerric Jehanno est -fait rare - finalement mis en examen également pour viol et meurtre, après des "confidences" qu'il aurait faites à un co-détenu au sujet d'Amandine Estrabaud, qu'il connaissait bien et dont il était amoureux, selon certains témoins.
Condamné à trente ans de prison en 2020
Jugé en octobre 2020 par la cour d'assises du Tarn, Guerric Jehanno est condamné à trente années de réclusion criminelle : ses déclarations d'innocence n'ont pas convaincu les jurés.
Au cours de leurs plaidoiries, ses avocats, maîtres Simon Cohen et Marie-Hélène Pibouleau, avaient mis en avant l'absence de preuves et mis en avant la présomption d'innocence et le bénéfice du doute. Dès l'annonce du verdict, ils avaient également annoncé leur intention de faire appel.
C'est donc devant la cour d'appel de Toulouse que Guerric Jehanno sera à nouveau jugé, à partir de lundi 15 novembre.