Ce mardi 10 janvier 2023, 9 soignants, suspendus car non vaccinés contre le Covid, ont engagé une action devant les Prud'hommes du Lot. Ils demandent leur réintégration. Depuis septembre 2021, ils ne perçoivent aucun revenu.
Neuf salariés d'un institut de soins psychiatriques du nord du Lot se sont retrouvés devant le tribunal de Cahors ce mardi 10 janvier 2023. Soutenus par l'antenne locale de la CGT, Ils sont venus déposer leur dossier aux Prud'hommes pour dénoncer une atteinte au droit du travail et demander leur réintégration.
Suspendus depuis le 15 septembre 2021
Ces soignants sont suspendus depuis le 15 septembre 2021 car ils ont refusé de se faire vacciner contre le Covid-19. Privés de revenus et de congés payés, ils dénoncent une situation intenable.
Ces salariés ont un employeur, mais ils n'ont plus de rémunération ni de droits aux congés payés pour une durée indéterminée. La fin de l'état d'urgence n'a pas permis de lever ces suspensions.
Jérôme Delmas, secrétaire départemental CGT 46
"J'ai dégoupillé"
Véronique Larraufie est infirmière depuis 27 ans au centre de soins psychiatriques de Leyme dans le Lot. Il y a quinze mois, comme huit autres de ses collègues, elle a reçu une lettre de suspension de la part de sa direction. "Au départ, c'est la sidération. On est privé de son travail du jour au lendemain, sans solution, je suis seule avec mon fils, j'ai un crédit...".
Plus le temps passe et plus Véronique plonge dans une grave dépression. Après un emploi saisonnier en usine pour payer ses factures et essayer de se relancer, elle retrouve son travail après avoir contracté le virus et acquis une immunité de quelques mois. Mais cette infirmière sera de nouveau suspendue. Aujourd'hui, elle ne comprend pas pourquoi elle n'est toujours pas réintégrée.
J'ai dégoupillé. Je pensais tenir mais actuellement je suis sous anti-dépresseur. L'urgence sanitaire a été levée, de quel droit on continue à nous stigmatiser ? On bafoue le droit du travail.
Véronique Larraufie, infirmière suspendue
Ces neuf salariés espèrent être réintégrés rapidement et réclament que soit "stoppée cette mascarade". D'autres recours de ce type ont été déposés ailleurs en France. Sans réponse pour l'heure en faveur d'une réintégration des personnels de santé non vaccinés.