Féminicides : pointé du doigt dans le Lot, l’ex-procureur de Cahors se fait désormais le défenseur des femmes violentées

En poste à Saintes (Charente-Maritime), Nicolas Septe s'engage et innove dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Pourtant, l'ex-procureur de Cahors (Lot) avait été pointé du doigt pour son inaction, il y a deux ans, dans l’affaire Djeneba Bamia assassinée par son ex-mari.
 

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Il est le nouveau héros luttant contre les violences conjugales. Actuellement en poste à Saintes (Charente-Maritime), Nicolas Septe s'engage et innove dans ce domaine. Mais paradoxe, il y a deux ans, l'ex-procureur de Cahors (Lot) avait été pointé du doigt pour son inaction dans l’affaire Djeneba Bamia. Cette femme de 37 ans avait été assassinée par son ex-mari malgré les alertes. 

Le 3 mars 2017, Djeneba Bamia, 37 ans, était abattue de plusieurs coups de fusil par son ex-mari, Jean-Paul Gouzou, contre lequel la jeune femme avait à plusieurs reprises porté plainte pour violence. En avril 2016, soit 1 an avant le meurtre, une ordonnance de protection avait été prononcée, interdisant au mari violent de posséder des armes.

Pourtant, Jean-Paul Gouzou possédait 3 fusils qui ne seront pas saisis. A de nombreuses reprises, les proches de Djeneba alertent les autorités en charge de l’application de l’ordonnance de protection. Ils multiplient les mails au Parquet, insistant sur la dangerosité de Jean-Paul Gouzou. Pour seule réponse, ils recevront un mail les priant de cesser leurs envois répétés jugés comme un : 

fatras de doléances dont il est inconcevable d’encombrer les boîtes aux lettres fonctionnelles des magistrats. Il n’appartient pas au Parquet d’être le bureau des pleurs et des mécontentements 

ont répondu par mail les magistrats du parquet. 

Changement de cap

Nommé en juillet 2017 au parquet de Saintes (Charente-Maritime) Nicolas Septe vient de lancer une expérimentation de « suivi renforcé » des auteurs de violences conjugales sur les communes de Saintes et de Royan.
 
Un agent spécialement recruté pour mener cette mission aura en charge de vérifier que le délinquant respecte ses obligations et interdictions. Ce suivi renforcé s’adresse en priorité aux auteurs de violences conjugales récidivistes. Il sera précédé d'une évaluation menée par un médecin psychologue pour estimer dangerosité et les risques de récidive.

Le conjoint violent devra se soumettre, pendant une durée de 6 mois maximum, à un contôle strict qui pourra être fait à toute heure, sur le lieu de travail comme à domicile.Dans un communiqué Nicolas Septe, Procureur de la République de Saintes, précise :

 Lors de son jugement, le tribunal correctionnel disposera d'un rapport précis sur le suivi renforcé et pourra en tenir compte lors du jugement du mis en cause 


Il a fallu 1 an au parquet pour définir les contours et mettre en place cette expérimentation menée en partenariat avec la police, la gendarmerie, la CAF, l'ARS, les élus locaux pôle emploi et diverses associatons.

Les parquets de la Rochelle et de Saintes qui ménent cette expérimentation traitent chaque année entre 350 et 400 cas de violences conjugales. Dans un dossier sur deux, les violences sont liées à un problème d'addiction à l'alcool ou à la drogue.

Ce dispositif pourrait être élargi à d'autres communes de Charente-Maritime. 

 Reportage de Benjamin Delombre :
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