Le ton monte entre chasseurs et agriculteurs au sujet de la prise en charge des dégâts causés par les sangliers

Dans le Lot, les sangliers prolifèrent ces dernières années et avec eux les dégâts causés aux cultures agricoles. Jusqu'à présent, comme dans les autres départements de France, c'est à la fédération de chasse d'indemniser les agriculteurs. Un montant de 800 000 euros l'an passé. Mais les règles pourraient bientôt changer.

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Les agriculteurs ne décolèrent pas. Un nouveau système d'indemnisation des dégâts causés par les sangliers doit être mis en place par la fédération de chasse du Lot. Et cela ne leur convient pas du tout.

"Jusqu'à présent, chaque année au moment de la récolte, on faisait le tour des parcelles avec un expert et on définissait les pertes causées par les sangliers. On avait une indemnisation à la hauteur des pertes", explique Yannick Bladié, agriculteur.

Prévenir plutôt qu'indemniser

Mais ce temps-là est désormais révolu.

À l’avenir, en échange de barrières anti-gibiers gratuites fournies par les chasseurs, les agriculteurs devront renoncer aux indemnités de pertes de cultures. Et la mesure passe mal. "L'agriculteur devra installer seul ses clôtures. Nous, on sait très bien que c'est facile à franchir, surtout pour des sangliers. Ce n'est pas efficace à 100%", tempête Yannick Bladié

Cette mesure a également un goût amer du côté des syndicats agricoles. Les agriculteurs sont de plus en plus touchés par les dégâts causés par les sangliers. Certains ont même arrêté la culture du maïs et les dégâts sont visibles désormais dans les prairies.

"Ces dégâts ont un impact sur les agriculteurs. Les agriculteurs sont pris en étau. Il y a de plus en plus de sangliers et de dégâts. S'il n'y a plus d'indemnités, cela pose un problème sur le revenu des agriculteurs. Il faut absolument que l'agriculteur soit indemnisé. On demande à la fédération de chasse de revenir sur sa décision", précise Christophe Bonnet,
président de la FDSEA du Lot. 

2 fois plus de sangliers tués 

De son côté, la fédération de chasse du Lot se justifie. Le montant des indemnisations est tel qu'il met en cause sa pérennité. 

"Je comprends la colère des agriculteurs. On a déjà demandé à nos chasseurs de faire un effort. En 2022, on avait prélevé 4900 sangliers sur le département, on est arrivé à  10000 fin mars 2024. Mais il faut aussi protéger les cultures !", explique Michel Bouscary,
président de la fédération des chasseurs du Lot.

À ses yeux, le système actuel d'indemnisation n'est pas viable pour les chasseurs. "On récupère 100 euros sur chaque permis de chasse puis derrière, on demande aux sociétés de chasse de financer en fonction de leur surface. Mais par exemple, une société a vu sa participation passer de 700 à 3000 euros. Les chasseurs ne peuvent plus payer. On ne peut pas doubler, tripler la cotisation dégâts. Si on continue comme ça, dans deux ans il n'y a plus de fédération de chasse dans le département !"  prévient le président de la fédération des chasseurs du Lot.

En 2023, le montant des indemnisations payé par les chasseurs aux agriculteurs s'élevait à 800.000 euros pour la saison.

(Propos recueillis par Jordan Lasserre)

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