Les apparitions de sangliers en zone urbaine se multiplient. À Montpellier, l'un d'eux a été retrouvé au quatrième étage d'un immeuble. La mairie et le CNRS tentent de réguler et comprendre les visites de ces animaux sauvages à l'intérieur de la ville.

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"Soyez rassurés, les chasseurs n'ont pas déposé du maïs au quatrième étage d'un immeuble", s'est senti obligé de préciser, non sans une touche d'humour, le président de la fédération des chasseurs de l'Hérault, Max Alliès.

Mardi 6 février, les résidents d'un immeuble du quartier Mosson, à Montpellier, ont eu la surprise de découvrir un sanglier, confortablement installé sur le palier de leur quatrième étage. Alerté, un lieutenant de louveterie, chargé par le préfet de la gestion de la faune, s'est rendu sur place. L'animal a été raccompagné à l'extérieur de l'édifice. La fédération des chasseurs précise que le sanglier a été abattu ensuite.

Le phénomène est désormais bien connu des autorités publiques : les sangliers s'aventurent de plus en plus en ville. Autour de Montpellier, ils sont régulièrement aperçus en milieu urbain, jusqu'à provoquer la fermeture d'autoroutes qu'ils envahissent, comme en février 2023 sur l'autoroute A750. Régulièrement, des vidéos sont partagées en ligne, montrant des sangliers, parfois en groupe, déambulant sur les grands axes routiers ou à l'intérieur des quartiers.

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À Montpellier, un groupe de sangliers évolue en ville, sur le bord d'une route, en janvier 2024. ©France Télévisions

"Ce n'est pas que ce sont eux qui viennent en ville, c'est que l'urbanisme est allé vers eux", explique Max Alliès, le président de la fédération départementale des chasseurs de l'Hérault. La ville s'étalant, elle se rapproche de plus en plus des lieux de vie naturels des sangliers.

"Presque des animaux domestiques"

"Les sangliers sont des animaux curieux et opportunistes, décrit le chasseur. Ils peuvent s'adapter, s'imprégner de la vie de l'homme et deviennent presque des animaux domestiques". Dans le cas du sanglier rentré dans l'immeuble du quartier Mosson, Max Alliès fait l'hypothèse d'un animal qui aurait pris l'habitude d'être nourri par l'homme. "Il a eu une attitude un peu particulière, il n'avait pas peur de l'homme, il a sans doute reconnu une odeur qui l'a amené à monter les étages", évoque-t-il. Il précise que les cas de sangliers pénétrant dans des habitations restent "très exceptionnels".

Nourrir un sanglier ou lui donner refuge chez soi est problématique, avance le président des chasseurs. Un sanglier habitué aux traitements des hommes devient incapable de retourner vivre en milieu naturel, explique-t-il : "On les retrouve dans les poubelles des villes, ou qui se battent avec des chiens".

La surpopulation des sangliers présentant des risques, en ville, lorsqu'ils occupent les routes, ou dans les campagnes, lorsqu'ils abîment les cultures, les chasseurs sont autorisés par le préfet à réguler la population des sangliers en organisant des battues encadrées. La fédération des chasseurs de l'Hérault est aussi compétente pour fixer un nombre de sangliers à abattre chaque année. Ce chiffre est fixé à 30 000 individus par an dans l'Hérault. Une fois ce chiffre atteint, Max Alliès affirme que les sangliers "ne sont plus prélevés".

Pour mieux comprendre les raisons de la présence des sangliers en ville, le Centre d'écologie fonctionnelle et évolutive du CNRS à Montpellier a lancé une étude en 2022. L'enjeu, notamment, est de découvrir les zones de friche où logent les sangliers en journée, avant de rejoindre les rues la nuit. Avec ces informations, les équipes municipales peuvent agir plus efficacement. "En coupant les herbes hautes dans ces friches, on leur retire le gîte, et alors, ils s'en vont ailleurs", décrit Max Alliès.

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