Questionnement et inquiétudes autour de plusieurs incendies au camp militaire de Caylus dans le Lot

Un incendie s'est déclaré samedi 9 septembre aux alentours de 14 heures au sein du camp militaire de Caylus. C'est la 2ème fois en un mois qu'un feu a lieu dans le secteur de la commune de Vaylats à l'intérieur de ce camp d'entraînement. Un concours de circonstances qui pose question.

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Un incendie s'est déclaré samedi 9 septembre aux alentours de 14 heures dans l'enceinte du camp militaire de Caylus. Une dizaine d'hectares de broussailles a brûlé. C'est la 2ème fois en un mois qu'un feu a lieu dans le secteur de la commune de Vaylats à l'intérieur de ce camp d'entraînement. Un concours de circonstances qui pose question.

Il a fallu plusieurs heures pour circonscrire l'incendie. Seuls les pompiers civils sont intervenus : ceux de Lalbenque, Castelnau, Limogne et Cajarc. L'équipe spécialisée dans l'extinction des feux interne au camp n'était pas de service.

Deux incendies dans le même secteur en un mois

Cet incendie intervient après qu'un autre se soit produit, lui aussi en période de canicule, le 23 août dernier. Alors que le camp s'étend sur plusieurs communes du Lot et du Tarn-et-Garonne, les deux incendies ont eu lieu dans le même secteur au nord-ouest.

A lire : Un incendie dans un camp militaire, 15 hectares brûlés et des questions sur le déclenchement de ce feu

Hasard ou non ? La question se pose d'autant que cette partie de Causse est asséchée et qu'un feu pourrait se propager extrêmement rapidement sur l'ensemble du canton aux dires des habitants. 

Sur l'origine de l'incendie, les questions affluent. "A priori, il n'y a pas d'activités de tir le samedi, donc s'il n'y a pas d'activités, je ne sais pas quelles sont leurs obligations d'avoir le service de sécurité, explique Jean-François Galtié, directeur du SDIS du Lot. Il y a plusieurs possibilités pour qu'un feu prenne : ça peut être la foudre, ce qui ne semble pas avoir été le cas ce jour-là. Ça peut être une activité du vendredi avec un feu qui a couvé, c'est possible. Je ne sais pas si c'est ça. Et après on n'est pas à l'abri que quelqu'un aille mettre le feu dans le périmètre clôturé du camp. L'origine du feu, on ne la connaît pas".

Un pyromane en cause ?

"Ça nous interroge sur : est-ce qu'on a quelqu'un qui allume les feux ? poursuit le directeur du SDIS. Est-ce que c'est lié aux exercices de tirs ? La première réponse qu'on a, c'est que samedi, il n'y avait pas d'exercices de tirs et le camp est a priori au repos le week-end".

Le problème des interventions de pompiers civils dans le camp, c'est qu'elles ne peuvent se faire sur les terrains minés. Il faut attendre que les flammes arrivent à l'endroit où les équipes sont postées. Des témoins ont affirmé par ailleurs que les tranchées pare-feux sont envahies par les broussailles.

Le maire de la commune sur laquelle a pris le feu, Bertrand Gouraud, s'est rendu sur les lieux samedi. "Le feu a bien failli passer la barrière du camp et sauter chez nous, relate-t-il. D'autre part, je n'ai rien contre les entraînements des militaires, mais les pompiers de toutes les communes environnantes ont dû être mobilisés alors qu'ils ont un service d'incendie interne".

Pas de tirs depuis 2 jours

Le camp militaire de Caylus est un camp d'entraînement pour les parachutistes, mais aussi l'armée française et des soldats étrangers qui viennent s'exercer au tir. Sollicités les militaires nous ont répondu. "L'incendie qui a eu lieu n'avait pas la possibilité de sortir du camp, au moins dans la journée, explique le lieutenant-colonel Vergez, commandant en second du camp et officier en charge de la sécurité. Le camp est quadrillé par un certain nombre de pistes et de pare-feu qui contribuent à contenir les petits incendies éventuels qui pourraient se déclarer. Là, il était suffisamment loin pour se permettre de dire qu'il n'y aurait pu avoir des dégâts sur cette commune".

L'officier confirme qu'il n'y avait pas de pompiers militaires parce qu'aucun tir n'était programmé ce jour-là. Il atteste que les derniers tirs ont eu lieu le matin du jeudi 7 septembre. "C'est arrivé deux jours après. Les infrastructures de tir du camp sont très bien entretenues et je ne vois pas comment on peut faire un lien avec l'incendie qui est arrivé deux jours après".

Canicule = restriction des activités

"Il faut savoir que face à cette canicule, on a mis en place un certain nombre de restrictions pour nos activités de tir. Des restrictions progressives et adaptées en fonction des périodes. Ça va de l'adaptation de certains tirs, de la suspension de munitions considérées à risque à la suspension totale de l'activité".

"Pour toutes les activités de tirs, poursuit le commandant en second du camp, on a mis en place un certain nombre de mesures complémentaires pour minimiser le départ d'éventuels incendies. On déploie sur le terrain des moyens de lutte immédiate. On demande systématiquement des mesures de reconnaissance sur chacune des zones à risque après chaque séance de tir. S'il y avait eu un risque après cette séance du 7 septembre au matin, on l'aurait décelée parce que nos pompiers militaires font des rondes, des patrouilles dans le camp pour s'assurer qu'il n'y ait pas de départ de feu, même deux heures après des tirs".

Cuves et retenue collinaire

Sur la question du temps qu'ont mis les militaires à ouvrir les grilles aux pompiers civils, le lieutenant-colonel répond que le camp est grand : 5.500 hectares. "Il faut vous imaginer un terrain de 11 km de long sur 5 km de large, explique-t-il. Donc forcément, dès lors qu'on veut aller d'un point à l'autre, ça prend du temps. L'accès est réglementé, donc les axes carrossables sont verrouillés par des barrières et dès lors qu'on a besoin d'accéder au camp, il faut que ce soit notre service de sécurité qui ouvre les barrières. On ne peut pas se permettre de laisser le camp ouvert aux quatre vents car il y a des zones à risque, des champs de tir et des zones dangereuses dans lesquels on ne veut pas exposer n'importe quel citoyen". 

Le directeur en charge de la sécurité précise en outre que les pare-feu sont parfaitement opérants et l'ont été samedi en permettant aux pompiers civils de s'appuyer dessus. Il affirme que sept cuves sont prépositionnées sur le camp. Des cuves de 22 à 35 m3 que les militaires mettent à la disposition des pompiers civils en cas d'incendie. "Dans le cas de samedi, on leur a mis à disposition notre retenue collinaire. C'est un lac qui a été réalisé dans le cadre de la biodiversité et qui permet aussi aux pompiers de venir remplir leurs camions et d'éviter de perturber le réseau public de distribution de l'eau".

Reste à savoir quelle est l'origine de l'incendie du 9 septembre et de celui du 23 août. Nous avons sollicité la préfecture pour savoir si une enquête de gendarmerie était diligentée. À l'heure où nous publions cet article, nous n'avons pas la réponse.

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