La réforme du gouvernement sur les retraites divise le parti Les Républicains. Dans un entretien accordé au JDD, le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau attaque frontalement, Aurélien Pradié. Le député du Lot réclame des garanties au gouvernement pour voter le texte de la réforme.
"Moi, je n’ai pas de pacte avec le gouvernement ! Permettez-moi de ne pas être le petit doigt sur la couture du pantalon dans une caserne ! " Jeudi 9 février, au micro de Franceinfo, le député du Lot, Aurélien Pradié a de nouveau clamé son opposition à l'actuelle réforme des retraites. Le numéro 2 du parti Les Républicains soutient le vote d'un amendement permettant à toute personne ayant commencé à travailler avant 21 ans de partir à la retraite au bout de 43 annuités. Ces prises de paroles à répétition sur le sujet ne passent pas au sein de sa propre famille politique.
Pradié dans le viseur de Retailleau
Inenvisageable, notamment pour le patron des sénateurs LR, Bruno Retailleau. Ce dernier estime, dimanche 12 février dans le JDD, qu'Aurélien Pradié devra quitter son poste de vice-président exécutif du parti s'il ne vote pas la réforme des retraites comme il agite la menace.
"Être de droite, ce n'est pas être un peu moins à gauche que la gauche", affirme Bruno Retailleau, selon qui "il faut arrêter la surenchère". Car "si le gouvernement acceptait les 43 annuités pour tous ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans, à la seule condition qu'ils aient cotisé un trimestre, cela ferait dérailler la réforme", ajoute-t-il.
Alors que le texte arrive le 27 février au Sénat, "nous avons décidé (...) d'ouvrir un maximum de jours de débat pour que le Sénat ait le temps d'examiner au fond cette réforme".
M. Retailleau compte faire plusieurs propositions, notamment que les femmes ayant élevé au moins trois enfants "aient le choix : travailler jusqu'à 64 ans et bénéficier d'une surcote sur leur pension, ou opter pour un départ anticipé à 63 ans".
10 à 20 voix LR pourraient manquer au gouvernement
"Nous défendrons une pension de réversion pour les enfants handicapés orphelins" et "nous voulons aussi décaler de deux ans l'âge d'annulation de la décote pour les régimes spéciaux". Quant à l'introduction d'une part de capitalisation, "nous ouvrirons ce débat", promet le sénateur.
Le député du Lot a beau agacer certains "pontes" de son propre camp, ses 22,29 % de suffrages à la primaire LR lui offrent une certaine liberté de parole. Au total, entre dix et vingt voix LR, dans le sillage d'Aurélien Pradié pourraient manquer au gouvernement pour faire passer sa réforme. Le gouvernement, dans l’immédiat, semble faire la sourde oreille. L’exécutif ne veut pas utiliser le 49.3 pour faire passer son projet. Les divisions au sein de Les Républicains pourraient ne pas lui laisser le choix.