La ministre de l'Ecologie et de l'Energie Delphine Batho a indiqué mardi avoir rejeté une demande de permis d'exploration de gaz de schiste par la société Hexagon Gaz pour une zone à cheval entre le Lot, la Corrèze et la Dordogne
Un rejet salué comme une "victoire" par des élus EELV du Sud-Ouest."Je confirme le rejet de la demande de permis dit de Brive", a déclaré à l'AFP la ministre, à la suite d'une information publiée par le journal La Montagne.
L'instruction de cette demande déposée en 2010 "arrive à terme", a indiqué la ministre, pour qui "la position du gouvernement est claire: c'est le refus de la fracturation hydraulique et l'application de la loi".
Dans le "permis de Brive" on évoquait du gaz de houille
"Aucune demande de permis en cours d'instruction ne se présente ouvertement comme une demande pour le gaz de schiste ayant recours à la fracturation hydraulique, c'est l'instruction administrative qui permet de diagnostiquer la réalité des objectifs
poursuivis", a expliqué Delphine Batho.
Dans la demande du "permis de Brive", "les couches géologiques visées ne peuvent pas correspondre à du gaz de houille, tel que la demande le prétend", a précisé Mme Batho, en soulignant la similarité avec les rejets des permis dit de Cahors et de Beaumont-de-Lomagne.
"De plus, l'opérateur Hexagon Gaz est une société basée à Singapour qui manque de références", a conclu la ministre.
La loi de juillet 2011
Votée par le précédent gouvernement, la loi de juillet 2011 interdit, en raison de ces impacts environnementaux, la technique de la fracturation hydraulique, seule manière opérationnelle à ce jour d'explorer et d'exploiter les gaz de schiste.
Les Verts se réjouissent
Dans un communiqué commun, les élus EELV Noël Mamère (député), José Bové (député européen) et Marie Bové (conseillère régionale) ont salué "une victoire pour ce territoire" dont élus, associations et individus se sont mobilisés".
La société Hexagon Gaz "n'a pas donné les garanties de sérieux, annonçant chercher du gaz au-delà des couches de charbon, dans les schistes", estiment les trois élus.
"Nous sommes très contents", a déclaré à l'AFP Marie Bové. "La ministre a entendu les cris d'alerte et les lobbies n'ont pas eu les pleins pouvoirs pour contourner la loi (de juillet 2011) comme ils le souhaitaient".
Au-delà de l'interdiction de la fracture hydraulique, les écologistes réclament "l'interdiction de toute exploitation d'hydrocarbure de roche-mère" et disent rester mobilisés pour la réforme du code minier préparée par Delphine Batho, et qui selon eux "doit aller dans ce sens".
"Les gaz de schiste comme les gaz de houille ne sont pas les énergies d'avenir, elles sont celles du passé (...) il est l'heure de leur tourner le dos, résolument, et de s'investir dans la transition énergétique et les énergies renouvelables", affirment les élus.