Philippe Castanet, préfet de la Lozère, a exprimé son indignation après la dégradation de deux radars situés à la sortie de Mende, principale ville du département. Il rappelle que les responsables de ces actes de vandalisme risquent 75 000 euros d'amende et une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Dimanche 8 septembre 2024 dans la soirée, un radar de chantier, installé de manière provisoire sur la RD 806, à la sortie de Mende, en direction de Saint-Chély-d’Apcher, a été incendié. Un second a été dégradé, sur la route nationale 88, à la sortie de la capitale lozérienne.
Une enquête de police est en cours pour retrouver le ou les auteurs de ces actes de malveillance.
Philippe Castanet, préfet de la Lozère, a vivement réagi ce jeudi par communiqué, en rappelant tout d'abord que "ces équipements jouent un rôle fondamental de dissuasion, notamment sur les portions de route identifiées comme particulièrement accidentogènes."
Le préfet souligne aussi que "leur présence permet d’assurer un contrôle régulier du respect des limitations de vitesse, facteur essentiel pour éviter des accidents souvent graves, voire mortels".
Sanctions prévues par la loi
Ces actes de vandalisme contre les radars, qui constituent une infraction, sont sanctionnés par le Code pénal, même pour des dégradations mineures :
- pour l'apposition d’autocollants, graffitis ou occultation, la loi prévoit une amende pouvant aller jusqu’à 15 000 euros et une peine de travaux d’intérêt général ;
- pour des dommages majeurs comme incendie, explosion, vol, l'amende peut monter à 75 000 euros, avec une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Coût des réparations élevé
Le préfet de la Lozère rappelle également que les réparations des radars dégradés représentent un coût considérable pour la collectivité :
"Celui-ci peut varier de 500 euros pour une vitre cassée, jusqu’à 200 000 euros pour le remplacement complet d’un radar de dernière génération et 75 000 euros pour un radar autonome de chantier."
Le radar, une efficacité préventive
Le déploiement du contrôle automatisé a permis d'enregistrer des progrès substantiels en matière d'accidentalité routière, selon un rapport du Sénat publié l'an dernier.
Le nombre de morts sur les routes de France métropolitaine a été divisé par deux en 20 ans, passant de 7 242 en 2002 à 3 267 en 2022.
Nombre d'experts en accidentologie reconnaissent la contribution majeure des radars automatiques, en France comme dans les autres pays qui y ont recours, en ce qui concerne la baisse des accidents de la route.
D'après ce rapport, "l'objectif unique du déploiement de radars automatiques demeure la prévention des comportements dangereux sur la route. À cet égard, il convient de souligner que la verbalisation d'excès de vitesse ne concerne qu'une minorité de conducteurs."
Un pic de dégradation en 2018 et 2019
Un comptage a été effectué par les autorités sur le nombre de radars détruits ou endommagés depuis 2018, dans chaque département.
Si les dégradations de radars ont connu une très forte augmentation en 2018 et 2019 en marge du mouvement social des gilets jaunes, elles ont ensuite fortement diminué pour s'établir en 2022 à un niveau proche de celui atteint en 2016.