Fin de règne pour la droite en Lozère et pour le député sortant Pierre Morel-À-l'Huissier battu et arrivé 3e dans une triangulaire avec le RN. C'est Sophie Pantel, présidente du Conseil départemental de la Lozère qui est élue avec 43,4% des voix. Une femme députée, du jamais vu dans ce département.
Juriste de formation, présidente socialiste du conseil départemental de la Lozère depuis 2015, Sophie Pantel, 52 ans, est désormais la patronne incontestée de ce département rural après y avoir conquis le seul fauteuil de député. Elle a largement détrôné le député sortant en poste depuis 2012.
Après la tête du département, ravie à Jean-Paul Pourquier en 2015, elle prend aussi la circonscription à la droite.
Une femme députée
Sophie Pantel s'est imposée (19 091 voix) dans le cadre d'une triangulaire face à un candidat RN (17 347) et au député UDI sortant, Pierre Morel-A-L'Huissier (7 5676), qui visait un sixième mandat consécutif après avoir déjà été député entre 2002 et 2012, quand la Lozère comptait encore deux sièges au palais Bourbon.
Une députée très ancrée en Lozère
Née à Mende, le 27 juillet 1971, de parents lozériens, Sophie Pantel est titulaire d'un DESS de droit à Aix-en-Provence. Après avoir travaillé au contentieux pour plusieurs services juridiques d'entreprises privées, elle rejoint le tribunal des affaires de la sécurité sociale à Marseille. Puis, en 1997, c'est son retour en Lozère, "par choix de vie".
Assistante parlementaire du député PS Jean-Claude Chazal jusqu'en 2011, elle est ensuite chargée de mission aux Droits de la femme et à l'égalité à la préfecture de Lozère. Puis, elle intègre la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, comme chargée de mission éducative et sociale.
Maire adjointe de Fraissinet-de-Lozère (2001), conseillère générale réélue trois fois dans le canton du Pont-de-Montvert, dont elle a été également maire (2008), puis vice-présidente de la région Languedoc-Roussillon en charge de l'élevage, de la ruralité et des zones de montagne, elle avait échoué à décrocher ce fauteuil de député en 2012, pour 412 voix.
Mais, en 2015, soutenue par le PS, le PCF, le Front de gauche et EELV, elle est élue présidente du Conseil départemental de la Lozère, dès le premier tour, mettant officiellement fin à 45 ans d'hégémonie de la droite dans ce département.
Un poste qu'elle va devoir abandonner pour rejoindre l'Assemblée nationale.