Plusieurs dizaines d'agriculteurs ont manifesté ce mardi matin 12 janvier 2016 à Mende pour exprimer leur "désespoir" face à la crise que traverse l'élevage en France. En Lozère, terre d'élevage bovin et ovin, les éleveurs en colère se sont rassemblés devant la préfecture.
A l'appel de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de Lozère et des Jeunes agriculteurs (JA), les manifestants, une centaine selon les organisateurs, une cinquantaine selon la police, se sont réunis pour faire part de leur désarroi.
L'agriculture est exsangue, les agriculteurs au bord du désespoir et nous avons un ministre qui ne fait rien et se comporte comme un représentant de commerce
a dénoncé Olivier Boulat, responsable de la FDSEA, mettant ainsi directement en cause l'action du ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll.
Les éleveurs de Lozère pointent notamment la difficulté à trouver des débouchés pour la vente de viande, la sécheresse de l'année passée ou encore les dégâts provoqués par les loups.
Depuis la mi-novembre, ces éleveurs subissent aussi de plein fouet la crise de la fièvre catarrhale ovine. Cette maladie, qui peut faire des dégâts dans les élevages mais sans danger pour l'homme, interdit toute exportation des veaux afin d'éviter une propagation de l'épidémie.
Un protocole d'accord permettait tout de même jusqu'à la fin de 2015 à certaines bêtes (celles élevées sous des mères vaccinées) de partir tout de même vers l'Espagne mais cet accord a pris fin en ce début 2016.
Les éleveurs, qui se sont mobilisés dans toute la France aujourd'hui, ont obtenu le renouvellement du protocole d'accord avec l'Espagne et devraient bénéficier du même type d'accord avec l'Italie d'ici à la fin du mois de janvier. Toujours pour les veaux nés de mères vaccinées. Une bouffée d'oxygène bienvenue pour la filière bovine lozérienne.
Les images de la manifestation des éleveurs à Mende en Lozère, tournées par Yannick Le Teurnier
La crise de l'élevage en France concerne la plupart des filières viande et la filière laitière. Une crise qui a des causes multiples, notamment la chute des prix payés aux producteurs de viande bovine, porcine et de lait, en-dessous de leur coût de revient, sous l'effet conjugué d'une surproduction laitière, de l'embargo russe sur l'agroalimentaire européen et de la guerre des prix dans la grande distribution.