En Lozère, des agriculteurs font découvrir le thé d’Aubrac

Connaissez-vous le thé d’Aubrac ? Une plante sauvage qui ne pousse qu’à partir de 1.000 mètres d'altitude, dans les sous-bois du plateau. Des agriculteurs ont décidé de la cultiver et de monter une filière pour en exploiter les vertus.

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C'est une petite plante aux boutons roses. Sa floraison est souvent tardive, ce n'est qu'une fois ses fleurs de sorties qu'elle peut enfin être cueillie. Et contrairement à ce que son nom laisse supposer, le thé d'Aubrac ne contient pas de théine. Le calament à grandes fleurs, son autre nom, est une plante aromatique, au parfum unique.
 

Une passion pour les produits du terroir


"C'est un mélange de notes mentholées et de mélisse en fait. Donc c'est très frais. On ne reste pas indifférent au thé d'Aubrac", souligne Lauriane Peyrac. Elle élève des Aubrac, à 1.300 m d'altitude et cultive sa petite parcelle de thé d'Aubrac, un complément de revenu mais aussi et surtout une passion pour les produits du terroir.
 

C'est une plante finalement qu'on ne connaissait pas beaucoup et la façon de l'aborder, de l'apprivoiser me semblait intéressante avec toutes les possibilités qu'il y a derrière de la production jusqu'à la valorisation", ajoute-t-elle.


Mais pour la valoriser, il faut d'abord passer par l'étape de l'effeuillage avant de la laisser sécher. Et chez cette dernière, c'est au buron que ça se passe. La méthode est tout ce qu'il y a de plus traditionnel.
 
"Je passe simplement la main et on garde les feuilles, les fleurs pour retirer simplement la tige qui n'apporte rien au produit", indique Lauriane Peyrac. Comme elle, ils sont une vingtaine de producteurs à cultiver et à valoriser ce trésor de l'Aubrac. 
 

Faire connaître le thé d'Aubrac et son histoire


Cécile Ducoulombier est docteur en sciences agronomiques et éleveuse d'Aubrac. Il y a 9 ans, elle a créé l'association "La grange aux thés" pour faire connaître le thé d'Aubrac et son histoire.
 

Au moment où il y avait les premiers touristes sur l'Aubrac, il y avait des gens un peu plus aisés, qui étaient de la ville. Et il y aurait eu des femmes qui demandaient dans les cafés si elles pouvaient boire un thé. Et quelqu'un d'ici aurait répondu, nous on n'a pas de thé mais on va vous faire goûter le thé de l'Aubrac et ils auraient fait goûter cette plante odorante", raconte Cécile Ducoulombier.


Le nom est resté. Aujourd'hui, l'association de producteurs a monté toute une filière de thé d'Aubrac, des tisanes aux sirops, pour en exploiter les pouvoirs. "La vertue qui était connue pour le thé d'Aubrac, c'était de soulager les maux d'estomac, la digestion difficile. Donc traditionnellement ça s'utilisait après un bon repas", précise-t-elle.
 

Un succès


Neuf ans plus tard, le pari de Cécile Ducoulombier  et des agriculteurs de l'Aubrac est gagné. Environ 70 kg de feuilles sont ici transformées chaque année. Des pommades, des parfums, des savons... Le thé d'Aubrac se décline de mille façons. Et la plante s'exporte hors du plateau grâce à la vente en ligne et une quinze de magasins en France. Une véritable carte postale olfactive et gustative.
 
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