Le romancier corrézien Franck Bouysse a reçu le prix SNCF du polar pour "Grossir le ciel", un roman noir planté dans les Cévennes, autour du Pont-de-Montvert en Lozère, "pays de brutes et de taiseux" qui impitoyablement broie le coeur des hommes...
Paru en 2014 à La Manufacture des livres, réédité au Livre de poche, "Grossir le ciel", le 9e roman de Franck Bouysse, 51 ans, qui en a écrit depuis un 10e, a déjà été récompensé par de nombreux prix littéraires dont, en 2015, le prix Polar Michel-Lebrun, une des plus prestigieuses récompenses dans le domaine du polar.
Les Cévennes lozériennes autour du Pont-de-Montvert, en vedettes...
Ce roman d'une noirceur poignante et portée par une écriture lumineuse qui rappelle celle de Giono, met en scène Gus, éleveur solitaire âgé d'une cinquantaine d'années, et son voisin Abel, d'une vingtaine d'années son aîné.
Les deux hommes habitent des fermes situées à une centaine de mètres l'une de l'autre mais ne se fréquentent guère. Quelquefois, on trinque ensemble, on échange quelques mots, toujours sur la réserve.
Pendant longtemps les deux familles se sont ignorées. Petit à petit, le formidable conteur qu'est Franck Bouysse dévoilera au lecteur les raisons de cet ostracisme, laissant au final ses lecteurs abasourdis.
Le romancier a situé son récit dans la semaine suivant la mort de l'abbé Pierre.
Des évangélistes, "suceurs de bibles" selon Gus, rôdent dans la campagne glacée, des coups de feu résonnent dans le brouillard, un chien meurt et c'est toute l'humanité qui disparaît.
Les autres lauréats du prix SNCF du polar sont Alex W. Inker récompensé dans la catégorie bande dessinée pour "Apache" (Sarbacane) et Mariana Emmanuelli pour "Hasta que la celda nos separe", un film de 13 minutes
mettant en scène un couple de criminels enlevant un prêtre pour qu'il les marie avant l'arrivée de la police.