Dans une série de nouvelles mesures restrictives annoncées par Olivier Véran pour freiner la propagation active du virus, figure l’interdiction des rassemblements de plus de 30 personnes dans les espaces privés.
Depuis le déconfinement et la réouverture progressive des lieux de socialisation comme les bars et restaurants, les théâtres ou encore les salles de sport, il existait un flou juridique autour de l’organisation des fêtes dans un cadre privé : peut-on se marier et inviter une centaine d’invités ? Quelles règles appliquer ? Y a-t-il une jauge maximum à ne pas dépasser ?
Au regard de la circulation active du virus dans plusieurs départements de France, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce mercredi une batterie de nouvelles mesures restrictives dans les départements classés rouge, renommés zones d’alertes. En parallèle, il a également classé les métropoles de Toulouse et de Montpellier en zone d’alerte élevée.
Parmi ces restrictions, la limitation des rassemblements privés à 30 personnes dans les salles et établissements recevant du public comme les fêtes, les anniversaires ou encore les mariages, et ce pour une durée minimale de deux semaines à compter du lundi 28 septembre. En Occitanie, tous les départements sont classés en alerte, à l’exception du Lot, en vulnérabilité modérée. Pour l’heure, aucune jauge maximale n’est fixée pour les événements privés dans ce département.
Annulations en cascade
"On a eu de la chance de passer entre les gouttes pour les mariages du mois de septembre" relativise Perrine Eychenne, organisatrice de mariages basée à Toulouse. Mais les prochaines semaines s’annoncent bien plus compliquées. Même constat pour Alexandre Nicastro, wedding planneur toulousain qui dénonce la brutalité de l’annonce. "On nous colle cette interdiction du jour au lendemain, ce qui fait que j’ai une semaine pour me retourner pour le mariage que j’organise le 3 octobre à Verfeil" déplore-t-il. Il a d’ores et déjà été contraint d’annuler quatre mariages.Perrine Eychenne est elle aussi déboussolée. Que dire aux futurs époux qui lui ont fait confiance et qui doivent se marier ce week-end à Pamiers, en Ariège ? Le département a été placé ce mercredi 23 septembre en zone de circulation active, le taux d’incidence étant de 73 cas positifs pour 100 000 habitants. "C’est à la Préfète de nous dire" avance-t-elle, alors que la jauge maximale de 30 personnes doit entrer en vigueur lundi 28 septembre.
"30 personnes ? Autant annuler"
Une centaine de personnes sont attendues à Pamiers pour le mariage de samedi soir. "Il est certain que si on nous impose la limitation à 30 personnes dès ce week-end, on annule, avance Perrine Eychenne. On perd de l’argent sur le temps qu’on a passé à tout créer." Un point de vue partagé par Alexandre Nicastro. "En toute conscience, je ne vais pas demander aux futurs mariés de maintenir leur fête à 20 000 euros pour 30 personnes. Faites le calcul, c’est inenvisageable."Ces deux organisateurs de mariage ont un peu de trésorerie de côté mais ils ne pourront survivre indéfiniment. Et ces nouvelles mesures, qui doivent être gérées dans l’urgence, viennent compliquer un peu plus leur travail. "Reporter la foire du vin ce n’est pas un problème en soi. Reporter un mariage avec énormément de préparation et beaucoup d’affect, c’est l’enfer, affirme Alexandre Nicastro. On va devoir gérer la déception des mariés, les prestataires, les invités."
Mauvais signal pour l’événementiel
Les professionnels de l’événementiel redoutent les mois à venir. "Je pense que ça va être très compliqué l’année prochaine. On a reporté beaucoup de mariages pour l’année prochaine pendant le confinement, mais ça fait deux mois qu’on n’a plus aucune demande, déplore Perrine Eychenne. Les gens ont peur et ces nouvelles règles ne vont pas les rassurer."Des règles incomprises par Alexandre Nicastro, qui dénonce "l’incohérence totale" de ces mesures. "On oblige le masque dans la rue mais dans les bars personne n’est masqué. S’il y avait un réel risque sanitaire, on ferme tout. On ne fait pas des bricolages qui viennent impacter la vie des gens et les business."
