La tentation de fumer est-elle forte ? Y a-t-il des moments plus durs que d’autres ? Quels sont les effets de l’arrêt de la cigarette ? Pour ce Mois sans tabac, nous suivons cinq personnes en Occitanie, qui ont décidé d’arrêter de fumer.
Un mois pour arrêter de fumer : Yoanna, Steven, Sarah, Clémentine et David ont décidé de relever le défi. Pendant ce mois sans tabac, nous les avons suivi régulièrement pour qu’ils témoignent de leur expérience. Episode 3 : un mois sans cigarette.
David Molla, 40 ans – Montpellier (Hérault)
Défi réussi pour David : il n’a pas touché une seule cigarette en un mois. "Pourtant j’ai un paquet neuf à la maison !" précise ce Montpelliérain, qui a su résister à la tentation.
Finalement, celle-ci n’était d’ailleurs pas si forte que cela. David a relativement bien vécu son mois sans tabac : "Je me suis surpris moi-même, confie-t-il. Je ne m’attendais pas à ce que cela se passe bien, je pensais vraiment que je serais plus irritable que cela."
"Il m’est arrivé de rêver que j’allumais une clope, mais dans mon rêve j’étais dégouté", raconte David, qui désormais commence à être incommodé par l’odeur des cigarettes.
L’Héraultais confirme ce qu’il disait dès la première semaine : "Pour moi, fumer, c’est fini." En 2009, il avait déjà pris cette résolution et avait tenu trois mois. Cette fois, c’est sûr, "c’est définitif".
Clémentine Bourguet, 20 ans – Toulouse (Haute-Garonne)
Le 1er novembre, Clémentine avait commencé par réduire sa consommation de cigarettes, plutôt que d'arrêter brusquement. A proprement parler, elle n'est donc pas à un mois sans tabac, mais à 23 jours. Mais quand même : "Dans ma tête je ne suis plus du tout fumeuse, déclare-t-elle. Je pense que je suis sevrée. L'envie est encore là de temps en temps, mais elle est devenue secondaire." Même, l'étudiante ajoute que désormais elle "mène un peu la guerre contre la cigarette" : "l'odeur me dérange, et j'en ai marre de me plier à l'emploi du temps des fumeurs", explique-t-elle.
Les deux premières semaines, la jeune Toulousaine avait évité d'aller en soirée, pour ne pas prendre le risque de craquer. Elle a fini par sortir, et a tenu : "Étonnamment je n'ai eu aucun problème. En plus j'ai davantage profité de la soirée, au lieu de m'éclipser fumer."
Ce qui l'a aidé à tenir toutes ces semaines ? Paradoxalement, c'est la difficulté des premiers jours.
Je ne pensais pas qu'arrêter la cigarette jouerait autant sur mon moral et mon corps. Les débuts ont été tellement durs, je comprends ceux qui craquent, surtout ceux qui fument depuis plus longtemps que moi. Je me suis dit, 'tu n'as pas fait ça pour rien, tu dois tenir'.
Mission accomplie.
Steven Hermitte, 26 ans – Toulouse (Haute-Garonne)
Steven, 26 ans, fume, ou plutôt fumait, depuis l'âge de 13 ans. Soit la moitié de sa vie. Et pourtant, arrêter a été plutôt facile pour lui. "Surtout quand je vois comme ça a été difficile pour d'autres !", commente le jeune homme, actuellement en formation pour devenir développeur web.
Peut-être a-t-il eu des facilités parce qu'il avait commencé à réduire sa consommation avant même le mois de novembre, estime-t-il : "Je fumais un paquet par jour, puis il y a quatre mois je suis descendu à un demi-paquet."
Tous les jours pendant un mois, Steven a publié sur la page Facebook des Occitans sans tabac un sondage, avec plusieurs choix : "Je tiens le coup même si j'y pense parfois", "Je tiens le coup sans même y penser", ou bien "J'ai craqué". Une façon de se motiver, de moins voir ce défi comme une longue épreuve d'un mois mais "un combat de tous les jours".
Et s'il a remporté ce combat, Steven sait que ce n'était qu'une bataille : "On m'a dit que les caps les plus durs, c'est celui du premier mois, puis celui des sept mois."
Sarah Dupont, 35 ans – Servian (Hérault)
"Je m’attendais à ce que ce soit dur. Je savais que ça allait être un combat, mais j’ai gagné !" Sarah n’a pas touché une seule cigarette en un mois.
Pour elle qui en fumait entre 15 et 20 par jour, cela n’a pas été simple, notamment lors des soirées. Comme cette soirée, après 20 jours sans fumer, où la tentation a été particulièrement forte :
J’ai dû écourter cette soirée et rentrer chez moi, raconte Sarah. Le lendemain, je me suis réveillée avec l’envie de fumer. J’ai pris un livre, j’ai tricoté, et l’envie est passée.
Si cette auxiliaire de vie a réussi son défi, c’est en partie grâce au soutien de sa famille. Car elle avoue avoir parfois demandé à ses proches une cigarette… "Mais ils n’ont pas voulu m’en donner et m’ont envoyée promener !"
En un mois sans cigarette, Sarah a économisé 159,67 centimes euros. De quoi se faire "un cadeau de défume", en l’occurrence un poulailler. Sarah est fière d’elle : "Aujourd’hui, je suis non-fumeuse."
Yoanna Tijer, 40 ans – Calvisson (Gard)
Après des premières jours particulièrement difficiles, Yoanna avait fini par craquer lors d'une soirée, fumant trois cigarettes.
Les dernières semaines de novembre ont été l'occasion pour la Gardoise de prendre une décision :
J'ai décidé de garder ma cigarette du samedi soir. Parce que celle-ci, c'est vraiment un plaisir. J'ai l'impression de gâcher la soirée si je n'ai pas ce moment de cigarette.
En revanche, pour le reste du temps, sa détermination est la même qu'au départ : "Il est hors de question que je recommence à fumer à part ce moment particulier. C'est beaucoup trop d'argent jeté par la fenêtre, à la place je peux faire des choses avec mes enfants."
Cette décision, combinée à des plantes qu'on lui a données en pharmacie, ont aidé Yoanna à enfin se sentir mieux, et à retrouver le sommeil. "Maintenant, je ne suis plus qu'une fumeuse occasionnelle", déclare Yoanna.
Vous aviez raté les deux premiers épisodes ? Les revoilà !