Au point mort depuis 2 ans, le sort de la LNMP, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, semble relancé. Du moins, entre Montpellier et Béziers. Le gouvernement assure avoir l'objectif de démarrer l'enquête publique en 2020. Pour une mise en service espérée entre 2028 et 2032.
Le projet de ligne LGV entre Montpellier et Perpignan date de 1995. Puis en 2001, l'idée d'une nouvelle voie mixte voyageur-fret est lancée pour répondre à la saturation de la ligne existante.
La LNMP, la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, c'est 150km de voies nouvelles pour une facture d'au moins 5 milliards d'euros. Un investissement colossal qui permettrait de boucler la liaison TGV entre Madrid, Paris et l'Europe du nord (Bruxelles et Londres notamment), via Barcelone, Perpignan, Montpellier et Nîmes. Seulement depuis 2018, la LGV s'arrête à Montpellier au nord et à Perpignan au sud.
Le lancement de l'enquête publique en 2020 ?
C'est l'assurance que Carole Delga vient d'obtenir du gouvernement après un rendez-vous cette semaine avec Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d'Etat chargé des Transports. Une enquête publique uniquement pour le tracé Montpellier-Béziers, soit un tiers du parcours total.
La présidente PS de la Région Occitanie a mis en avant l'urgence ferroviaire de cette infrastructure pour tout le sud de la France, notamment après les intempéries et les inondations d'octobre dernier qui ont détruit la voie ferrée entre Agde et Béziers, paralysant totalement le trafic ferroviaire entre Montpellier, Perpignan et Toulouse durant près de 5 semaines.
A l'issue de ce rendez-vous, j'ai obtenu l'assurance du lancement de l'enquête publique avec objectif 2020 pour le tronçon Montpellier-Béziers de la Ligne Nouvelle Montpellier Perpignan (LNMP). J'ai regretté, comme de nombreux acteurs du territoire, le fait d'avoir perdu deux ans sur ce dossier. Tout comme je me suis battue pendant 15 mois pour obtenir, enfin, le 17 décembre prochain, la tenue d'une réunion interministérielle, avec les ministres Borne, Le Maire et Darmanin au sujet de la création des sociétés de financements des LGV Bordeaux-Toulouse et LNMP - Carole Delga.
Le rapport Duron enterrait le LGV Montpellier-Perpignan en 2018
L'ex-député Philippe Duron, président du Conseil d'Orientation des Infrastructures avait rendu en février 2018 son rapport sur l'avenir du réseau ferroviaire en France. Et la ligne nouvelle Montpellier-Perpignan, n'y figurait plus comme prioritaire. Sauf sous une forme très "raccourcie" entre Montpellier et Béziers.
Philippe Duron expliquant : La France ne peut pas tout construire en même temps.
Et son analyse était claire: la LGV Montpellier-Perpignan n'est pas prioritaire.
"Nous avons choisi les projets les plus utiles à la population et à la qualité des réseaux dans le temps. On peut faire un très beau projet à un endroit qui va satisfaire 5% des gens mais qui empêchera d'améliorer la situation des 95% autres".