Le Conseil d'Etat a débouté le comité radicalement anti-corrida qui réclamait l'interdiction des écoles taurines aux mineurs. C'est la fin de 5 ans de bataille administrative entre les anti-corrida et l'Union française des villes taurines et une victoire pour les écoles de Nîmes, Béziers et Arles.
Cette fois, c'est terminé : les anti-corridas ont perdu leur bataille contre les écoles taurines.
Dans trois décisions publiées le 18 novembre, le Conseil d'Etat, plus haute juridiction administrative française, autorise la poursuite de l'apprentissage de la tauromachie aux mineurs dans les écoles de Nîmes, Béziers et Arles.
Le comité radicalement anti-corrida (CRAC) réclamait l'interdiction de l'accès des écoles taurines aux mineurs. Et demandait que soit reconnue la mise en danger des plus jeunes et la souffrance animale.
Les arguments des anti-corridas rejetés
Le comité radicalement anti-corrida - Europe considère que la corrida constitue un acte de maltraitance et de cruauté envers les animaux, actes interdits par la loi.
Il argumente également que l'apprentissage de la tauromachie aux mineurs les met en danger et porte atteinte à l'ordre public.
Des éléments que les conseillers d'Etat n'ont pas retenu car la loi française prévoit explicitement une dérogation pour la tauromachie, dès lors qu'elle se pratique dans des villes avec "une tradition locale ininterrompue".
La fin de 5 ans de bataille administrative
En 2014, le CRAC-Europe a demandé aux préfets de l'Hérault, du Gard et des Bouches-du-Rhône d'"interdire aux mineurs les activités des écoles taurines" de Béziers, Nîmes et Arles.Les préfectures n'ayant pas donné suite à ces demandes, le CRAC a porté l'affaire devant les tribunaux administratifs des trois départements pour que les juges annulent "la décision implicite" des préfets d'autoriser les écoles taurines aux mineurs.
Le tribunal administratif de Nîmes en décembre 2016, celui de Montpellier en janvier 2017 et celui d'Arles en mars 2017 ont rejeté la demande des anti-corridas.
Un an plus tard, en mars 2018, la cour administrative d'appel de Marseille, saisie par le CRAC, a, à son tour, rejeté les arguments des anti-corridas.
Ils ont alors demandé au Conseil d'Etat d'annuler ces arrêts de la cour d'appel.
En novembre 2019, la plus haute juridiction française a décidé de rejeter la demande du CRAC, estimant que les motifs invoqués par le comité, n'étaient pas constitués.
Les réactions à la décision du Conseil d'Etat
Didier Bonnet, président du CRAC Europe déplore l'attitude des magistrats du Conseil d'Etat qui ont rejeté son pourvoi sur la forme sans aller au fond.
A l’heure où même les jeux vidéos font l’objet d’une classification, il est incroyable qu’on permette à des enfants, et pas dans le monde virtuel, de tuer dans les écoles taurines.
De son côté, André Viard, président de l'Observatoire national des cultures taurines est ravi.
Pour lui, cette décision sur la forme entérine ce qui avait déjà été jugé précédemment. À savoir «en 5 ans, les antis-corrida n’ont jamais pu fournir une étude démontrant l’atteinte psychologique de la corrida sur les enfants».
De plus, alors que Samantha Cazebonne, la députée des Français de l'étranger, a déposé une proposition de loi pour interdire la corrida aux mineurs, l'Observatoire des cultures taurines et l'Union des villes taurines de France ont rendez-vous cette semaine avec Gilles Legendre, patron du mouvement LREM, pour lui exposer leur façon de penser.
On va d'abord lui rappeler la décision du Conseil d'Etat.
Enfin, la fréquentation 2019 est en légère baisse en France. Baisse encore plus forte en Espagne.