Occitanie : plus de huit jeunes sur dix ont déjà subi des violences à l'école

Un sondage OpinionWay pour Apprentis d'Auteuil révèle que plus de huit jeunes sur dix en Occitanie disent avoir subi des violences au sein de l'école. Lorsque cela arrive, près d'un jeune sur cinq n'en parle pas.

Des chiffres effrayants. Selon le troisième baromètre de l'éducation en Occitanie d'Apprentis d'Auteuil, en partenariat avec OpinionWay, plus de huit élèves sur dix, "déclarent avoir subi des violences au sein de l'école".

Cette enquête a été réalisée fin août 2022 auprès de 1 500 jeunes Français âgés de 15 à 20 ans. "En Occitanie, 210 jeunes ont été interrogés", précise la fondation, ce qui a permis d'extraire des chiffres spécifiques à la région. France 3 Occitanie dresse les principaux enseignements de cette étude.

85% des jeunes disent avoir subi des violences

Ces violences sont principalement verbales, à 68%, selon les jeunes interrogés, qui évoquent des insultes et des moqueries. A 51%, ces violences sont psychologiques, avec du harcèlement moral, du cyberharcèlement, du sexisme, ou encore du racisme. 34% des violences sont également physiques.

"Les violences les plus graves sont très fréquentes : 13% des jeunes déclarent avoir subi des coups, 19% du sexisme, harcèlement sexuel ou violences sexuelles, 7% ont participé à des jeux dangereux (challenges Tik Tok, jeux issus de Squid Game, jeu du foulard…)", nous apprend l'étude.

Des violences majoritairement réalisées par de jeunes garçons, mais 45% des jeunes occitans révèlent "avoir subi au moins une fois une violence de la part d'un adulte au sein de l'établissement scolaire".

Près d'un jeune sur cinq n'en parle pas

Les chiffres précis sur la situation en Occitanie ne sont pas connus, mais l'étude nationale est édifiante concernant la perception entre les parents et les enfants sur le sujet. Ainsi, "78% des parents pensent que leurs enfants se confient à eux quand ils sont victimes de violences, alors que seulement 54% des jeunes disent l'avoir fait".

Lorsqu'ils sont victimes, les élèves occitans "en parlent d'abord à leurs amis pour 64%", puis à "61% à leurs parents". Seulement 36% en parle à la direction de leur institution. "Pour autant, les enfants estiment que les adultes de l'établissement sont plutôt à l'écoute (73%)."

Les jeunes considèrent les réseaux sociaux comme vecteur de violence

Les personnes interrogées en Occitanie sont catégoriques : 79% d'entre elles "pensent que les réseaux sociaux contribuent à renforcer la violence". Autre chiffre : "56% des 15-20 ans affirment avoir déjà vu circuler des vidéos et photos humiliant des jeunes sur leur téléphone", ce qui constitue "une forme de violence en eux-mêmes", rappelle Apprentis d'Auteuil.

Des violences qui "nuisent à leur confiance en soi (46%), accentuent le décrochage et la phobie scolaire (27%), et produisent des effets néfastes sur leur santé mentale et physique (22%)".

Des solutions existent

Face à ce constat, quelles solutions peuvent êtres apportées ? La fondation d'Auteuil a mis en place deux dispositifs en Occitanie. 

Tout d'abord, "La co-médiation en action". Le principe : un binôme constitué, à place égale, d'un jeune et d’un adulte, "où on forme les jeunes à être médiateur pour solutionner les problématiques au sein d'un établissement", précise Sandra Tran, responsable plaidoyer & communication Sud-Ouest chez Apprentis d'Auteuil. Un mécanisme mis en place depuis trois ans, qui "fonctionne très bien", notamment car la fondation d'Auteuil est pionnière dans ce domaine. "Cela fait 20 ans qu'on forme nos équipes à la médiation, c'est un sujet qu'on connaît bien."

La deuxième solution, nommée "Aux prémisses du harcèlement" est actuellement en phase de test dans un établissement du sud-ouest. L'idée est de "repérer les prémisses d'un harcèlement, et se donner une période de deux semaines pour le désamorcer, notamment en échangeant avec l'intimidateur avant de constater un harcèlement scolaire" précise la fondation. Pour ce faire, les éducateurs utilisent la méthode de la préoccupation partagée, qui vise à inclure les "intimidateurs".

Si vous êtes victime ou témoin de harcèlement scolaire, vous pouvez appeler gratuitement le 3020, joignable du lundi au vendredi, sauf jours fériés, de 9 heures à 20 heures et le samedi de 9 heures à 18 heures. Si vous êtes concerné par le cyberharcèlement, appelez le 3018. Un service également gratuit, anonyme et confidentiel, ouvert du lundi au vendredi de 9 heures à 20 heures.

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