L'avis du maire de Toulouse sur la condamnation d'Abdelkader Merah et Fettah Malki n'est pas du goût d'Eric Dupont-Moretti, l'avocat du frère de l'auteur des tueries de Toulouse et Montauban. Dans une interview au JDD, il indique qu'il fera citer Jean-Luc Moudenc lors du procès en appel.
Une condamnation "a minima". C'est ainsi que le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc (LR), a commenté dans un communiqué, la décision de la Cour d'assises spéciale de Paris. Elle a condamné jeudi le frère de Mohamed Merah à 20 ans de réclusion criminelle pour association de malfaiteurs terroriste, sans retenir la complicité d'assassinats et tentatives d'assassinats et l'autre accusé Fettah Malki à 14 ans de prison. Pour l'avocat d'Abdelkader Merah, Eric Dupont-Moretti, "certains politiques instrumentalisent le terrorisme" et notamment Jean-Luc Moudenc.
"Qu'il s'occupe de ses affaires de maire"
Dans une interview accordée au Journal du Dimanche, il lui reproche ses dernières déclarations et indique vouloir le faire citer en appel : "le maire de Toulouse, un certain Moudenc, se permet de déclarer dans un communiqué que Malki et Merah ont été condamnés "a minima". Qu'en sait-il? Je le ferai citer en appel pour qu'il vienne expliquer ses propos."Samedi, dans les colonnes de la Voix du Nord, il avait déjà pointé du doigt les commentaires de Jean-Luc Moudenc, l'invitant à se consacrer à sa mairie : "qu'il s’occupe de ses affaires de maire de Toulouse !"
Un procès en appel
Le 2 novembre 2017, la cour d'assises spéciale de Paris a condamné Abdelkader Merah à 20 ans de prison mais ne l'a pas jugé complice des sept assassinats commis par son frère Mohamed. Il a en revanche été jugé coupable d'association de malfaiteurs terroriste. So co-accusé, Fettah Malki, a lui été condamné à 14 ans de prison pour avoir vendu à Mohamed Merah une arme et un gilet pare-balles en connaissant sa radicalisation jihadiste.L'avocate générale Naïma Rudloff avait requis la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans contre Abdelkader Merah, en retenant contre lui la complicité, et 20 ans de réclusion contre Fettah Malki avec une peine de sûreté des deux tiers.
Dès le lendemain, le parquet général de Cour d'appel de Paris a fait appel du verdict, estimant que la cour d'assises spéciale de Paris n'a "pas tiré toutes les conséquences juridiques des faits qui lui étaient soumis" au cours de ces cinq semaines d'audience sous haute tension.