L'ONG espagnole, la Fundacion Oso Pardo (Fondation Ours brun), membre de la gestion transfrontalière de la population de l'ours, vient de publier le recensement sur la population des ours dans les Pyrénées. 52 ours ont été détectés pour l'année 2019, soit trois de plus que l'année précédente.
Les chiffres n'ont toujours pas été publiés par l'administration française. Le recensement 2019 des ours dans les Pyrénées est pourtant désormais connu depuis le 21 avril, tout du moins en Espagne.
L'ONG espagnole, la Fundacion Oso Pardo (Fondation Ours brun), membre de la gestion transfrontalière de la population de l'ours composée d'équipes de France, d'Andorre, du Val d'Aran, de Navarre, d'Aragon et de Catalogne, vient d'en publier les résultats.
En 2019, au moins 52 ours ont été identifiés sur l'ensemble du massif pyrénéen, soit trois de plus que l'année précédente. Encore bien loin des chiffres du début du XXe siècle comme le montre ce graphique :
Selon la Fundacion Oso Pardo, parmi ces 52 spécimens, 4 femelles ont été identifiées avec 8 petits nés dans l'année et 4 individus sont présumés morts.
L'aggrandissement du territoire
Chaque année, un recensement provisoire des spécimens, appelé Minimum Cash Detected (EMD), est effectué sur la base d'observations, d'empreintes digitales, de photos et d'analyses génétiques.Cette étude a également permis de constater l'agrandissement du territoire des ours. Selon la Fundacion Oso Pardo :
La superficie totale de présence de l'ours dans les Pyrénées est d'environ 10 400 km2, 3 000 km2 de plus qu'en 2018 et 5 400 km2 de plus qu'en 2017. L'ours Goiat est largement responsable de cette forte augmentation avec de grands mouvements vers le sud entre la Catalogne et Aragon pendant la période du rut.
Ces données sont révélées dans un contexte où l'ours Cachou a été retrouvé mort le 9 avril dernier sur le territoire de Les, une commune frontalière dans la province de Lleida en Catalogne espagnole. De nombreuses interrogations pèsent sur les causes de ce décès.
Des doutes sur la mort de Cachou
Les premières conclusions de l'autopsie réalisée à l'Université autonome de Barcelone (UAB) laissent entrevoir l'hypothèse d'une lutte avec un autre ours mâle suivie d'une chute de 40 mètres, pour expliquer la mort de Cachou, un mâle de 6 ans considéré comme l'un des individus les plus agressifs parmi les ours réintroduits dans les Pyrénées.Plusieurs éléments laissent penser aux associations associations environnementales catalanes que la mort de Cachou pourrait avoir d'autres causes. Dans une interview accordée à Catalunya radio, Joan Vázquez, le porte-parole de l'association Ipcena, met l'accent sur l'expression de la gueule de l'ours Cachou lorsqu'il a été retrouvé mort : "j'ai parlé à des vétérinaires et des biologistes qui m'ont affirmé que cette sorte de sourire sardonique que l'on note sur Cachou est significatif des animaux morts par empoisonnement. Les muscles se crispent, se rétractent vers le haut et laissent apparaître les incisives". Sans être la cause directe de sa mort, ce poison aurait-il affaibli Cachou ? Sa chute aurait-elle été provoquée par cet état de faiblesse ?
Avec 52 spécimens, les ours sont déjà trop nombreux pour beaucoup d'éleveurs dont les troupeaux sont l'objet d'attaques depuis plusieurs mois.